Une Saison au Congo

de Aimé Césaire / mise en scène Christian Schiaretti

Du au

Aucune salle

2h30

  • À propos

    Du mercredi 16 au vendredi 25 octobre 2013
    Répertoire TNP

    Nous sommes au Congo belge en 1958 lorsque la pièce débute. C’est une période d’effervescence qui va mener le pays à l’indépendance. Une fois acquise, se font jour les oppositions et les diverses pressions pour l’acquisition d’une parcelle du pouvoir. Les colonisateurs, qui semblent avoir quitté la scène politique, attisent les dissensions et tentent encore de conserver le pouvoir économique, au besoin en encourageant la sécession d’une des provinces congolaises. Patrice Lumumba, nommé Premier Ministre, dénonce ces malversations. L’atmosphère de liberté et de luttes politiques fiévreuses pour la conquête de l’indépendance puis l’ascension de Patrice Lumumba constituent le cœur de l’intrigue.

    Un héros au temps compté, un chemin semé d’embûches, une mort violente et prématurée, tout est là pour créer à la fois le mythe politique et théâtral. A partir de ces faits politiques précis et à peine modifiés, Césaire transfigure la réalité pour faire de Lumumba une figure charismatique à la lucidité exaltée, symbole de toute l’histoire d’un continent.

    Loin des « héros positifs » du réalisme socialiste surgissant dans les théâtres de nombreux pays africains qui deviennent indépendants dans les années 60, Lumumba, comme Césaire, est un poète « déraisonnable ». Figure de Prométhée, porteur de feu ou Christ souffrant, l’unité Dieu / homme est ici transformée en Afrique / Lumumba. La durée de la pièce constitue à la fois un espace et un temps prophétiques où, d’une certaine façon, le poète devient l’outil et la mémoire de cette prophétie.

    En tournée

    Signature de Daniel Maximin, ami et complice discret et attentif d’Aimé Césaire, de son dernier livre Aimé Césaire, Frère volcan (Ed.Seuil), mardi 22 octobre avant et après la représentation de « Une Saison au Congo » dans le hall du TNP.

    Photo 3 : Au centre : Mwanza Goutier dans le rôle de Mokutu / Photo 4 Safourata Kabore dans le rôle de La voix de la guerre civile © Michel Cavalca
    Photo 6 : Emmanuel Rotoubam Mbaide dans le role de Okito / Photo 7 : Marc Zinga dans le rôle de Lumumba et Aristide Tarnagda dans le rôle M’Siri / Photo 8 : Au micro, Marcel Mankita dans le rôle de Kala-Lubu © Christian Ganet

    En partenariat avec

  • Distribution

    Avec
    Joëlle Beli Titi, Stéphane Bernard, Mbile Yaya Bitang,Olivier Borle, Paterne Boghasin, Clément Carabédian, Mwanza Goutier, Baptiste Guiton, Safourata Kaboré, Marcel Mankita, Bwanga Pilipili, Emmanuel Rotoubam Mbaide, Aristide Tarnagda, Mahamadou Tindano, Philippe Vincenot, Marc-Antoine Vumilia Muhindo, Charles Wattara, Marius Yelolo, Marc Zinga,
    Valérie Belinga chant
    Fabrice Devienne piano
    Henri Dorina basse
    Jacot Largent percussion
    et quatorze figurants

    Dramaturgie et conseils artistiques Daniel Maximin
    Musique originale Fabrice Devienne
    Scénographie et accessoires Fanny Gamet
    Costumes Thibaut Welchlin
    Lumières Vincent Boute
    Son Laurent Dureux
    Vidéo Nicolas Gerlier
    Coiffures, maquillage Françoise Chaumayrac

    Production Théâtre National Populaire
    En coréalisation avec le Théâtre Les Gémeaux Sceaux / Scène nationale

  • Biographie

    Aimé Césaire (1913-2008) est l’un des fondateurs du mouvement littéraire et politique de la négritude. Né à Basse-Pointe en Martinique, il part faire ses études en France et entre à l’École Normale Supérieure. Au contact d’étudiants africains comme Léopold Sédar Senghor, il prend conscience de l’impact du colonialisme sur les pratiques culturelles des peuples dominés. En 1939, il retourne en Martinique et achève l’écriture de Cahier d’un retour au pays natal qui marque la naissance d’une expression poétique aux accents surréalistes, confirmée par Breton lui-même et par la parution du recueil Soleil Cou Coupé, 1946. C’est en 1950 qu’est publié le Discours sur le colonialisme dans la revue Présence Africaine. Communiste impliqué mais critique, il dénonce le stalinisme de Thorez avant de créer le Parti Progressiste Martiniquais et devient député de la Martinique à l’Assemblée Nationale, puis conseiller général de Fort-de-France. Immense poète, Aimé Césaire a aussi écrit pour le théâtre Et les chiens se taisaient, La Tragédie du roi Christophe et a rédigé de nombreux essais sur la question de l’identité noire. Il est entré au Panthéon en 2011.

    Christian Schiaretti dirige la Comédie de Reims de 1991 à 2002. Il est directeur du TNP depuis janvier 2002 où il a présenté Mère Courage et ses enfants et L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht, Père, Mademoiselle Julie et Créanciers de August Strindberg, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, 7 Farces et Comédies de Molière, Philoctète de Jean-Pierre Siméon, Siècle d’or : Don Quichotte, Don Juan, La Célestine ; Joseph d’Arimathie et Merlin l’enchanteur (avec Julie Brochen) du Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud, Mai, juin, juillet de Denis Guénoun, Une Saison au Congo de Aimé Césaire. Pour l’inauguration du nouveau Grand théâtre, il crée Ruy Blas de Victor Hugo, le 11 novembre 2011. Ses spectacles, Coriolan de William Shakespeare, 2006, et Par-dessus bord de Michel Vinaver, 2008, ont reçu de nombreux prix. Très attaché à un théâtre du répertoire, Christian Schiaretti reprend régulièrement ses créations avec les comédiens de la troupe. En savoir plus.

  • Revue de presse

    Odile Quirot Le Nouvel Observateur.
    « La renaissance d’Une Saison au Congo fera date. Elle est due à Christian Schiaretti. Des générations entières vont enfin entendre dans sa splendeur et son mordant cette époque de l’indépendance du Congo. Pas une once de folklore illustré, et pas plus de caricature de Blanc ; pas une intonation fausse, déclamée ou criée, pas une réplique avalée, mais une vive limpidité, et parfois un parlé-chanté soutenu par la douceur de la musique afro-cubaine de Fabrice Devienne. La pièce met en fusion la révolution et la poésie dans la belle gueule du théâtre, là où les morts se relèvent et où la parole flamboie. Qu’on se le dise. »

    Armelle Héliot Le Figaro.
    « Sur le vaste plateau, c’est une grande fête du théâtre avec musique, chant, troupe importante de comédiens pour l’essentiel originaires d’Afrique. Christian Schiaretti signe un spectacle en tous points remarquable. Il fait peser l’essentiel sur cette langue époustouflante, sur ce sens de la grande tragédie qui puise chez les Grecs, chez Shakespeare, chez Claudel son ambition, sa démesure, sa force et sa beauté bouleversante. »

    Fabienne Darge Le Monde.
    « L’image est forte, à l’heure des saluts : trente-sept acteurs-chanteurs sur le grand plateau du TNP. On n’avait jamais vu cela, sur la scène d’une grande institution théâtrale française… Christian Schiaretti aime Césaire comme il aime Claudel ou Péguy, et tous les poètes chez qui souffle un verbe puissant. Il est aussi un grand brechtien et avait surtout l’intuition de la pertinence politique qu’il pouvait y avoir à monter la pièce aujourd’hui. Et cette pertinence saute au visage à l’issue de la représentation. »

    Fabienne Arvers Les Inrockuptibles.
    « Christian Schiaretti met en scène magistralement la puissance du poétique, réfractaire à la veulerie et l’arbitraire du pouvoir politique. Une piste circulaire jonchée de caisses de bière, entourée des instruments de l’orchestre de Fabrice Devienne : le décor, minimal, laisse toute latitude à la mise en scène où musique, chants et jeu choral soutiennent avec ampleur, humour et conviction le héros sacrifié de l’indépendance congolaise, Patrice Lumumba, interprété par Marc Zinga avec une ferveur et une énergie confondantes. Choral, le texte l’est aussi par la pluralité des langues : lingala et swahili de la République du Congo, mooré du Burkina Faso, lari du Congo-Brazzaville, l’angloaméricain, sans oublier le français avec l’accent belge ou l’anglais avec l’accent africain. »

    Antonio Mafra Le Progrès.
    « Un spectacle fleuve et virtuose qui renoue avec la tradition épique du théâtre populaire. Très brechtien dans sa construction en saynètes successives, le propos surprend par sa fluidité, sa force dramatique et l’écho qu’il trouve dans les traditions orales africaines que la mise en scène préserve, éclaire et nourrit en se défendant d’enfermer la direction d’acteurs dans des codes occidentaux. Séduisant dans son jeu, Marc Zinga incarne le rôle de Lumumba avec ce mélange de pudeur et de candeur qui rend son martyr encore plus insoutenable et ce spectacle tellement formidable. »

    Étienne Faye 491.
    « Christian Schiaretti s’est entouré d’une équipe de comédiens exceptionnelle. Marc Zinga met tant de conviction dans chaque phrase qu’il pourrait bien être capable de changer le monde. Quand il se vante de savoir retourner une foule ou une soldatesque, finalement, c’est nous qu’il emporte. Grâce à lui, au texte superbe et virulent d’Aimé Césaire, avec la mise en scène étourdissante de maîtrise et de rythme imaginée par Christian Schiaretti, mais aussi ses bijoux étincelants de poésie, atterrants de beauté, Une Saison au Congo est sans doute un des plus précieux moments de l’année, de ceux qui justifient d’avoir un grand théâtre dans sa ville. »

  • Vidéos

  • Documents

  • Théâtromôme

    Théâtromôme autour de Une Saison au CongoPendant que les parents assistent au spectacle, les enfants sont accueillis dans un atelier en lien avec l’activité théâtrale.

    Dimanche 20 octobre 2013, à 16h00.
    Voir le programme

    Réservations auprès de la billetterie : 04 78 03 30 00

  • Audiodescription

    Audiodescription autour du spectacle Une saison au Congo

    Les personnes malvoyantes ou non-voyantes peuvent suivre en direct la description du spectacle au moyen d’un casque à haute fréquence.
    La représentation est précédée d’une approche tactile du décor.
    Pour bénéficier de ce dispositif d’accompagnement, il est nécessaire de se signaler lors de la réservation des places.

    • Mercredi 23 octobre 18h30 approche tactile, 20h00 spectacle

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