Le Triomphe de l’amour
Du au , 20h
Grand théâtre - Salle Roger Planchon
2h35 entracte compris
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À propos
Du mercredi 22 avril au jeudi 7 mai 2015
Répertoire TNP
Léonide, princesse de Sparte, conçoit pour le prince Agis, rencontré dans une forêt, une attirance qui l’entraînera sur les chemins les plus périlleux. Ce jeune homme, héritier déchu de Sparte et déçu par le monde, a trouvé refuge dans l’ermitage du philosophe Hermocrate qui vit là, replié, avec sa soeur Léontine. Tous deux forment un couple austère qui met un point d’honneur à tenir à distance toute affectivité et tout sentiment amoureux. Dans cette maison, où règnent l’ordre et la rigueur, se trouvent également le valet Arlequin et le jardinier Dimas. Authentiques personnages de comédie, ils chahutent le quotidien par leur nature joueuse et insolente. Pour parvenir à approcher l’héritier légitime que l’on croyait disparu, Léonide, avec la complicité de Corine, sa suivante, décide de se travestir en homme afin de pénétrer plus aisément dans cet enclos de sagesse. Le subterfuge fonctionne à merveille, presque trop, et les situations vont se complexifier jusqu’à devenir de plus en plus excitantes et dangereuses.
Le Triomphe de l’amour est un conte cruel et une fable politique tout à la fois. Cette alliance inédite chez Marivaux est une des surprises de la pièce. C’est aussi pour lui l’occasion d’enrichir sa collection d’éclatants portraits de jeunes femmes. La Princesse de Sparte est cultivée, intelligente et libre, mais elle est aussi brutale et sans pitié. Pour elle, sans doute, l’amour triomphe. Mais pas pour tous : pour le frère et la soeur, le choix d’une ultime aventure, d’une ultime épreuve, d’un ultime amour, ce choix aura le goût amer de la déconvenue et de la trahison. La jeunesse est désormais enfuie et, sur leurs blessures, les murs du jardin se referment sans doute à tout jamais…© Michel Cavalca
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Biographies
Marivaux Né en 1688, il a écrit une quarantaine de pièces et figure parmi les auteurs les plus joués à la Comédie-Française. Il est considéré comme le créateur de la « comédie d’amour » : La Surprise de l’amour (1722), La Double Inconstance (1723), Les Serments indiscrets et Le Triomphe de l’amour (1732) ou encore Les Fausses Confidences (1737)… Élu à l’Académie française en 1742 et couronné de succès, il meurt dans la misère en 1763.
Michel Raskine est comédien et metteur en scène. Assistant de Roger Planchon au TNP pendant six ans, il rejoint l’équipe de Gildas Bourdet au Théâtre de La Salamandre à Lille et signe sa première mise en scène en 1984 avec Max Gericke ou Pareille au même de Manfred Karge. En 1991, sa création de Huis clos de Sartre connaît un immense succès. Avec André Guittier, il dirige le Théâtre du Point du Jour de 1995 à 2012. Il met en scène des pièces de : Robert Pinget, Marguerite Duras, Marie Dilasser, Jean Genet, Arthur Adamov, Olivier Py, Botho Strauss, Nathalie Sarraute, Joël Jouanneau, Martin Crimp, Lothar Trolle, Roland Dubillard, Dea Loher… Parmi ses créations récentes : Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux (2009) ; La Danse de mort de August Strindberg (2010) ; Don Juan revient de guerre de Ödön von Horváth (2011) ; Le Président de Thomas Bernhard (2012). Il créera au Festival d’Avignon, 2014, Nature morte. À la gloire de la ville de Manolis Tsipos, avec les élèves de l’École de la Comédie de Saint-Étienne.
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Distribution
Avec
Stéphane Bernard**,
Prune Beuchat,
Marief Guittier,
Alain Libolt,
Maxime Mansion*,
Thomas Rortais,
Clémentine Verdier*
* Comédiens de la troupe du TNP
** Comédien de la Maison des comédiensDécor Stéphanie Mathieu
costumes Michel Raskine avec la collaboration de Marie-Fred Fillion
lumières Julien Louisgrand
assistanat à la mise en scène Louise VignaudProduction déléguée Théâtre National Populaire
Coproduction Raskine & Compagnie
Le spectacle a été créé le 29 janvier 2014 au TNP.
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Revue de Presse
Didier Mereuze, La Croix
« Lorgnant malicieusement vers le vaudeville, le spectacle file vite, mené avec une vigueur étourdissante par une distribution irradiante du bonheur de jouer : Clémentine Verdier, la princesse « transformiste », femme de cœur et de tête, décidée à tout ; Thomas Rortais, le jeune héritier, ahuri par sa découverte de l’amour en même temps que celle de la femme ; Prune Beuchat, la servante industrieuse ; Stéphane Bernard, le jardinier surgi de La Règle du jeu, et Maxime Mansion, Arlequin bateleur, jongleur, bonimenteur à tourner la tête. Et encore, le frère et la sœur philosophes : Alain Libolt et Marief Guittier, exquis jusque dans leurs ridicules. Rassis et vieillis au début, ils se montrent magnifiquement attachants lorsque les submergent des bouffées d’une innocence naïve si tardivement retrouvée.
Nous sommes faits pour aimer, dit l’un. C’est injurier le ciel que d’y résister, répond l’autre. Tout Marivaux est là. »Nadja Pobel, Le Petit Bulletin
« Dès les premières minutes du Triomphe de l’amour, nous nous sentons autant chez lui que chez Marivaux par un savant décalage : les personnages sont costumés mais se trimballent avec un sac plastique Lidl ; le décor est massif, juste mélange de références antiques et modernistes, mais à jardin trône une table en formica avec bières, cagettes et vieille téloche qui sera le lieu de détente de l’un des comédiens à l’entracte.
Chez Raskine, le spectacle ne s’arrête jamais vraiment, la vie et la comédie se mélangent, le factice et le réel ne font qu’un.
Assumant pleinement le mélange des genres, en n’étouffant pas l’aspect burlesque voire « boulevard » de la pièce, Raskine mène une danse rapide au cours de laquelle la troupe ne perd jamais son souffle. « Quelle vivacité de mouvements ! » s’écrie Léontine dans l’acte II. Une exclamation qui recèle bien plus de profondeur qu’elle n’en a l’air. »Philippe Chevilley, Les Échos
« Un triomphe sur toute la ligne. Triomphe de Marivaux, dont la langue claque comme un drapeau dans la petite salle du TNP. Triomphe de Michel Raskine, qui a su restituer à la pièce sa force de frappe. Triomphe des comédiens, qui font chatoyer toutes les nuances de cette comédie de 1732. Triomphe de l’amour tout court – via la flèche empoisonnée d’un Cupidon déchaîné.
Un Triomphe de l’amour universel : Michel Raskine mixe habits d’époque et fripes d’aujourd’hui, raffinement du 18e siècle et objets de récup dans un décor noir, à l’atmosphère de songe. L’amour chamboule tout, mord sur le temps.
Emballé, le public fait un triomphe à ce Marivaux héroïque et princier. Triomphe total, on vous dit. »Antonio Mafra, Le Progrès
« Jouant habilement sur les changements de registre, notamment le comique où son coup d’essai vaut coup de maître, Michel Raskine signe un spectacle magistral. Il crée une tension dramatique et un malaise qui obligent le spectateur à embrasser tous les points de vue sur ce chef-d’œuvre incarné par un plateau bluffant de virtuosité. Pour monter Le Triomphe de l’amour, il faut une comédienne capable de tenir le choc de Léonide, le rôle le plus écrasant du répertoire classique. Avec Clémentine Verdier, Raskine tient son héroïne. Jeune et souveraine, elle stimule une troupe où se révèlent Thomas Rortais (Agis), Maxime Mansion (Arlequin) et Prune Beuchat (Corine), où se confirme à nouveau le brio de Stéphane Bernard, (Dimas aux accents de terroir), et où l’on succombe avec gourmandise et fascination au jeu complexe et racé de Marief Guittier et d’Alain Libolt. Une belle leçon de théâtre. » -
Vidéo
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DOCUMENTS
Le programme de salle (PDF, 198 ko) (pdf / 196ko)
Le dossier de presse (PDF, 228 ko) (pdf / 224ko)
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Autour du spectacle
- Rencontre après-spectacle.
Nous vous invitons à rencontrer des membres de l’équipe artistique,
le mardi 5 mai 2015 à l’issue de la représentation.
- Rencontre après-spectacle.