Némésis
- Spectacle
Du au
salle Roger-Planchon
2 h 50 du mardi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche le lundi
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À propos
Été 1944. Nous sommes à Newark, en banlieue new-yorkaise. À cause de sa myopie, Bucky Cantor, jeune professeur de gymnastique, est réformé. Alors que ses amis débarquent sur les côtes normandes, c’est sur un terrain de sport qu’il doit enseigner, aux jeunes garçons juifs dont il a la responsabilité, la détermination, la virilité et l’héroïsme. Mais les températures montent sur l’asphalte et un mal autrement imprévisible se déclare : la poliomyélite. Cette épidémie tueuse d’enfants sidère. Pour Bucky, c’est enfin l’occasion de jouer son grand rôle tragique. Dans un face-à-face tourmenté avec le destin, il se met en quête de trouver un responsable. Serait-ce le lait ? Les moustiques ? Les Italiens ? Dieu ? Voire Bucky Cantor lui-même ? À force de vouloir donner un sens à ce malheur absurde, il va finalement rencontrer la déesse de la vengeance, celle qui châtie la mégalomanie des humains, Némésis.
Tiphaine Raffier, artiste associée au TNP, adapte ici l’ultime roman de Philip Roth. Cette œuvre parue en 2014, quelques années avant la mort de l’auteur, convoque des images époustouflantes pour parler de la jeunesse, de ses illusions, de son romantisme, de l’éducation des jeunes hommes par le sport et de leur formatage à des idéaux sacrificiels. Le romancier américain dépeint un héros au sens du devoir terriblement exacerbé ; un homme qui, pour conserver son honneur, est prêt à renoncer au bonheur.
Fidèle à l’uchronie originale, Tiphaine Raffier imagine un spectacle romanesque, dans lequel les péripéties se nouent à d’intenses réflexions philosophiques. Entourée d’une troupe d’acteurs de haut vol, elle donne corps à une écriture tendre et méchante et conduit toujours plus loin la fantaisie dystopique qui caractérise son théâtre. -
Biographies
Philip Roth
Écrivain américain, il naît en1933 à Newark, dans le New Jersey, et meurt en 2018 à New York. Il est l’auteur d’un recueil de nouvelles et de vingt-six romans, dont plusieurs ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques. Petit-fils d’immigrés juifs originaires de Galicie et arrivés aux États-Unis au tournant du XXe siècle, Philip Roth grandit dans le quartier de la petite classe moyenne juive de Newark. Après des études à l’université Rutgers de Newark, à l’université Bucknell en Pennsylvanie, puis à l’université de Chicago, il y enseigne les lettres, puis la composition à l’université de l’Iowa jusqu’au début des années 1960. Il reprend ses activités d’enseignant de manière intermittente, en littérature comparée, à Princeton et l’université de Pennsylvanie, jusqu’en 1992. Il publie avec succès un premier recueil de nouvelles, Goodbye, Columbus, en 1959 (National book Award 1960). Dix ans plus tard, il obtient une célébrité phénoménale et crée le scandale avec Portnoy et son complexe (1969), longue confession de son héros, aux prises avec sa judéité et ses pulsions sexuelles. Le personnage réapparaît dans nombre de ses œuvres, L’Écrivain des ombres (1979), La Leçon d’anatomie (1983) et La Contrevie (1986), romans sur l’impuissance et la frustration. Jusqu’au milieu des années 1980, il partage sa vie entre les États-Unis et Londres, avec sa compagne, l’actrice britannique Claire Bloom. Sarcastique et lucide, Philip Roth ressasse les mêmes thèmes dans son œuvre : le sexe, les juifs, l’autofiction, et sa psychanalyse. Dans sa trilogie américaine : Pastorale américaine (1997), J’ai épousé un communiste (1998) et La Tache (2000), il opère une démythification de l’american dream, et fustige le politiquement correct ambiant. Il aborde la révolution sexuelle des années 1960 dans La bête qui meurt (2001). En 2006, il publie Un Homme, qui est suivi d’Indignation (2008). Ce dernier sera adapté au cinéma en 2016 par James Schamus avec Logan Lerman et Sarah Gadon. Le Rabaissement (2009) est porté sur grand écran en 2014 par Barry Levinson, avec Al Pacino, et American Pastoral en 2016 par Ewan McGregor. En 2012, il annonce, lors d’un entretien qu’il arrête l’écriture et que Némésis, paru en 2010, sera son dernier roman. Philip Roth a reçu de nombreux prix prestigieux dont le prix Pulitzer 1998, pour Pastorale américaine, le prix Médicis étranger 2002 pour La Tache et le prix Princesse des Asturies 2012.
Tiphaine Raffier
Metteuse en scène, autrice et comédienne, elle est artiste associée à La Criée – Théâtre national de Marseille, au Théâtre du Nord à Lille, au Préau à Vire, à La Rose des Vents Villeneuve d’Ascq, au Théâtre de Lorient et au TNP. C’est en avril 2012, suite à une proposition du Théâtre du Nord, que Tiphaine Raffier écrit, met en scène et joue sa première pièce La Chanson. Le spectacle est créé lors du Festival Prémices à Lille. En 2014, dans le cadre de la troisième édition du même festival, elle crée sa deuxième pièce Dans le nom. En 2017, France-fantôme voit le jour à La Criée – Théâtre national de Marseille. La même année, elle réalise un moyen métrage issu de sa première pièce de théâtre, La Chanson. Ce projet accompagné par la société de production Année zéro est soutenu par le Centre National du Cinéma. Il est présenté pour la première fois en 2018 dans le cadre de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Elle travaille actuellement à l’adaptation en long métrage de sa pièce Dans le nom. Les textes de ses spectacles sont édités aux éditions La Fontaine. Némésis, d’après le roman de Philip Roth, est créé en 2023 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe.
Également comédienne, Tiphaine Raffier a suivi une formation initiale à l’ENMAD de Noisiel (Val de Marne), où elle travaille notamment avec Rodolphe Dana, et obtient une licence en Arts du spectacle, avant d’intégrer la 2e promotion de l’École du Nord (2006-2009). Elle y travaille sous la direction de Stuart Seide, notamment dans Quel est l’enfoiré qui a commencé le premier ? de Dejan Dukovski. Elle joue en 2010 dans Autoportrait, Autofiction, Autofilmage, mis en scène par Bruno Buffoli et Gênes 01 avec le collectif Si vous pouviez lécher mon cœur. En 2011, elle joue dans Tristesse Animal Noir, d’Anja Hilling mis en scène par Julien Gosselin et dans Nanine de Voltaire, mise en scène par Laurent Hatat. Elle travaille au Théâtre du Prato avec Gilles Defacque, notamment dans Soirée de Gala, en tournée en 2013-2014. Elle est de nouveau distribuée par Julien Gosselin dans Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq présenté au Festival d’Avignon 2013 et repris en tournée. Julien Gosselin la dirige à nouveau dans 2666 du Chilien Roberto Bolaño créé à Avignon 2016 et repris au Festival d’automne à Paris puis en tournée. À l’automne 2018, elle travaillé avec Frank Castorf à Cologne dans une adaptation de L’Adolescent de Fédor Dostoïevski. En 2020-2021, elle joue dans Les Serpents, mis en scène par Jacques Vincey. -
Distribution
avec Clara Bretheau, Éric Challier, Maxime Dambrin, Judith Derouin, Juliet Doucet, François Godart, Alexandre Gonin, Maika Louakairim, Tom Menanteau, Caroline Mounier, Édith Proust, Stuart Seide, Adrien Serre
et les musiciennes et musiciens de l’ensemble Miroirs Étendus : Clément Darlu, Emmanuel Jacquet, Lucas Ounissi, Clémence Sarda, Claire Voisin
avec la participation du Chœur de l’ENMDAD de Villeurbanne
direction Leslie Peetersassistanat à la mise en scène et dramaturgie Lucas Samain
scénographie Hélène Jourdan
assistée de Alice Girardet
lumière Kelig Le Bars
son Hugo Hamman
musique Guillaume Bachelé, Clément Darlu, Pierre Marescaux
vidéo Pierre Martin Oriol
cadreur Raphaël Oriol
chorégraphie Pep Garrigues
costumes Caroline Tavernier
perruques et maquillage Judith Scotto
assistée de Emmanuelle Flisseau
suivi des représentations Thomas Cabel et Tiphaine Raffier
direction technique Olivier Flourymontage de production Véronique Atlan Fabre
administration, production Juliette Chambaud, Paul des Lyons, Charlotte Pesle Beal et Christine Tiana- le roman Némésis, traduit de l’anglais par Marie-Claire Pasquier, est paru aux éditions Gallimard, collection Folio.
- production La femme coupée en deux
- coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris ; Théâtre National Populaire ; Théâtre de Lorient – CDN ; La Comédie de Béthune ; ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie ; Maison de la Culture d’Amiens – pôle européen de création et de production ; Théâtre du Nord – CDN Lille-Tourcoing Hauts-de-France ; La Comédie de Clermont-Ferrand – scène nationale ; La Rose des Vents – scène nationale Lille Métropole Villeneuve-d’Ascq ; Le Volcan – scène nationale du Havre ; Le Phénix – scène nationale Valenciennes – pôle européen de création ; Miroirs Étendus ; Scène nationale 61, Alençon
- avec le soutien du ministère de la Culture, de la fondation d’entreprise Hermès et du Centre National de la Musique
- avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
- avec le soutien du fonds d’insertion de l’École du TNB
- accueil en résidence Théâtre de Malakoff – scène nationale
- la compagnie La femme coupée en deux bénéficie du soutien de la DRAC Hauts-de-France – ministère de la Culture, au titre de l’aide aux compagnies conventionnées, et de la Région Hauts-de-France
- administration et production Véronique Atlan Fabre ; Juliette Chambaud ; Charlotte Pesle Beal ; Adèle Tourte
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La presse en parle
Tiphaine Raffier continue de mettre en récit ce qui nous échappe. De chercher un sens là où il s’enfuit. De poser des pourquoi à nous qui pouvons tous mourir, mais que son théâtre maintient en attendant, bien vivants.
Radio FranceJaillissent côte à côte les parts d’ombre et de lumière, la face sombre et éclatante d’une Amérique contradictoire et multiple, égoïste et généreuse, qui s’arrange comme tout le monde avec son passé et ses dettes. Superbe.
Hélène Kuttner, Artistik Rezo -
Vidéo
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Rendez-vous
- Les jeudis du TNP
→ prélude,
jeudi 8 février à 18 h 30
→ rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle,
jeudi 8 février
plus d’infos
- Les jeudis du TNP
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Documentation