Liliom (ou la vie et la mort d’un vaurien)

de Ferenc Molnár / mise en scène Jean Bellorini

  • Spectacle invité

Du au , 20h

Grand théâtre, salle Roger-Planchon

2h00

  • Adapté aux scolaires
  • À propos

    L’intrigue plonge dans le réel, aux antipodes du naturalisme tant le fantastique et les personnages, vivants, morts ou surnaturels, se fondent dans l’atmosphère colorée d’une fête foraine.
    Liliom raconte l’histoire d’un bonimenteur de foire, d’un voyou à la gueule d’ange qui règne sur un royaume d’illusions ; il tombe amoureux d’une petite bonne, Julie. Leur histoire naissante ouvre un champ de liberté et d’espoir, le changement devient possible. Mais le cercle se referme : le chômage, les magouilles, la misère et les coups font leur apparition. Au milieu de cette résignation sourde et de ce désespoir, un avenir pointe son nez. L’enfant s’annonce et Liliom se reprend à rêver. Il projette un départ en Amérique pour sa future famille et, pour financer ce voyage, il lui faut commettre un acte qui l’entraînera vers la chute…

    La pièce est énigmatique. C’est une fable avec son alternance de réalisme et d’onirisme. La richesse du texte réside souvent dans les silences, dans ce que les personnages n’arrivent pas à exprimer. Ils font des rêves, la tête dans les étoiles, mais la violence de leur réalité les ancre bien sur terre. La métaphore des autos tamponneuses, l’ivresse de la lumière et de la musique seront emblématiques de l’équilibre fragile d’un théâtre joyeux qui reflète notre monde. Il y a dans la féerie de Molnár un rapport particulier à la langue, hymne à la littérature, hymne à un théâtre de la parole. Enfin, ce spectacle participe à la volonté de célébrer les noces du théâtre et de la musique.

    © Pascal Victor

  • Biographies

    Ferenc Molnár naît à Budapest en 1878 et débute dans le journalisme avant d’étudier le droit. En 1907, son premier roman, Les Garçons de la Rue Pal, connaît un succès public et reste une référence littéraire pour la jeunesse. Très vite, il écrit pour le théâtre. Entre 1907 et 1933, il publie une trentaine de pièces. Il doit sa célébrité à des comédies de mœurs d’un réalisme féerique, d’un symbolisme souvent teinté de mysticisme. Liliom est créé en Allemagne par Max Reinhardt en 1910. En France, Georges Pitoiëff présente la pièce en 1923. Correspondant de guerre pendant la Première Guerre mondiale, il quitte la Hongrie en 1937 devant la montée du fascisme. Il s’installe en France puis en Suisse et s’établit aux États-Unis en 1940, où il travaille comme scénariste à Hollywood.

    Jean Bellorini, est directeur artistique de la compagnie Air de Lune, metteur en scène, compositeur, pédagogue et directeur du Théâtre Gérard- Philipe à Saint-Denis depuis 2014. Il a présenté au Théâtre du Soleil La Mouette de Tchekhov et Yerma de García Lorca et, en 2010, Tempête sous un crâne, d’après Les Misérables de Victor Hugo, grand succès public qui ne cesse de tourner depuis. Il reçoit, en 2012, le prix Jean- Jacques Gautier de la SACD ainsi que le prix de la révélation théâtrale décerné par le Syndicat de la Critique. Pour ses créations de Paroles gelées, une adaptation de Rabelais, et La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, il reçoit en 2014 le Molière de la mise en scène du théâtre public. Cupidon est malade de Pauline Sales, créé en 2014, est sa première mise en scène pour jeune public. Il vient de monter Un fils de notre temps d’après le roman d’Ödön von Horváth.

  • Distribution

    Texte français Kristina Rády, Alexis Moati, Stratis Vouyoucas

    Avec
    Julien Bouanich
    Amandine Calsat
    Julien Cigana
    Delphine Cottu
    Jacques Hadjaje
    Clara Mayer
    Teddy Melis
    Marc Plas
    Lidwine de Royer Dupré
    Hugo Sablic
    Sébastien Trouvé
    Damien Vigouroux

    Scénographie et lumières Jean Bellorini

    Costumes Laurianne Scimemi

    Assistée de Marta Rossi

    Maquillage Laurence Aué

    Création musicale Jean Bellorini, Lidwine de Royer Dupré, Hugo Sablic, Sébastien Trouvé

    Le manège appartient à la famille Davêque-Fabulet

    Production Théâtre Gérard-Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis

    Coproduction Compagnie Air de Lune — Printemps des Comédiens, Montpellier — Odéon, Théâtre de l’Europe — Théâtre des Quartiers d’Ivry — La Criée, Théâtre national de Marseille

    Spectacle créé au Théâtre Gérard-Philipe, Saint-Denis, oct. 2014

  • Revue de presse

    Jubilatoire, la mise en scène de Jean Bellorini le traduit de la plus belle façon. Du décor d’autotamponneuses qu’illumine une grande roue lumineuse aux musiciens et à la chanteuse placés sur une estrade, des costumes au dessin clair jusqu’au jeu des acteurs, tout concourt à rendre palpables à la fois la noirceur de l’histoire et l’onirisme d’un conte aux accents comiques.

    Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles

    Du coup, voilà cette histoire triste comme la misère aussitôt actualisée. Liliom, le bonimenteur charmeur qui vit aux crochets de la veuve Muscat, a séduit Julie la « petite boniche ». Virés tous les deux de leur place, ils s’abritent chez une tante revêche. Voyou insaisissable, Liliom dérive, cède à la tentation, se retrouve dans un mauvais coup. Il aime Julie mais la bat. (…) Mais à ce décalage appuyé entre avenir sans issue et ivresse clinquante, Ferenc Molnár a ajouté la dimension du merveilleux. Bellorini l’illustre avec doigté grâce à une scénographie pleine de tours : une grande roue apparaît et le magistrat des cieux y juge de très haut Liliom une fois mort…

    Emmanuelle Bouchez, Télérama
  • En lien avec le spectacle

    • Prélude
      Mardi 10 mai 2016 à 19h15, une mise en perspective des enjeux du spectacle vous est proposée.En savoir plus
    • Projection « Liliom » de Fritz Lang au Goethe Institut
      Mardi 10 mai à 20h00. En savoir plus.
    • Partages littéraires « Bad boy » au Musée des Beaux-Arts.
      Mercredi 11 mai à 12h15 et samedi 21 mai à 11h00. En savoir plus.
    • Rencontre après spectacle

      Nous vous invitons à rencontrer des membres de l’équipe artistique, le jeudi 12 mai 2016 à l’issue de la représentation.
      En savoir plus