L’Empereur d’Atlantis

de Viktor Ullmann / direction musicale Vincent Renaud / mise en scène Richard Brunel

  • En partenariat

Du au

Grand théâtre, salle Roger-Planchon

1h00

  • Adapté aux scolaires
  • À propos

    Opéra en allemand surtitré en français

    Cette œuvre, composée dans le camp de concentration de Terezín, est une puissante provocation puisqu’il s’agit de mettre en scène les agissements d’un empereur. L’allusion est à peine voilée. Cet empereur est en duel avec la mort. Cette dernière a décidé de lui accorder l’immortalité à une condition : dès qu’il tue quelqu’un, il reste en vie. Après le sacrifice de l’empereur, elle reprendra son plein pouvoir de grande faucheuse. Il s’agit donc d’une parabole, d’un conte philosophique sur le « refus de la mort » qui est d’ailleurs le sous-titre de l’œuvre. Il y a nécessairement une dimension grotesque dans cette pièce. L’empereur, c’est un personnage qui s’est enfermé dans son bunker et qui joue à la guerre, avec des éléments signifiants comme le tambour ou le haut-parleur. Il apparaît comme une figure de la sauvagerie bureaucratique. Il invente la solution finale, mais ne saurait y plonger les mains.

    Musicalement, c’est une œuvre composite d’une extraordinaire vitalité, évoquant plusieurs styles : cabaret, jazz, mais également des références à Mahler, Kurt Weill, Berg ou Strauss. Collage d’une époque, d’un mouvement, celui de la scène berlinoise des années trente. Œuvre hybride avec tour à tour des dissonances qui vont du grotesque à des petits requiem. Cet acte de création au cœur de la tyrannie inspirera tout particulièrement les metteurs en scène.

    En partenariat avec l’Opéra de Lyon, Festival pour l’humanité

    Opéra de Lyon

    © Jean-Louis Fernandez

  • Biographies

    Viktor Ullmann, pianiste et compositeur tchèque, naît en 1898. Son inclinaison pour la musique le rapproche assez tôt de Arnold Schönberg et de son cercle d’élèves. Jusqu’à sa déportation, son œuvre comporte quarante et un opus et comprend trois sonates pour piano, des cycles de lieder, des opéras et le Concerto pour piano opus 25, qu’il donne en décembre 1939, neuf mois avant l’entrée des troupes allemandes à Prague. La plus grande partie de ces compositions a disparu. Les manuscrits ont été vraisemblablement perdus pendant l’occupation allemande. Son œuvre la plus connue est l’opéra Der Kaiser von Atlantis, composé en 1944 dans le camp de concentration de Terezín, et qui est devenu l’ouvrage symbole de la destruction de plusieurs générations d’artistes juifs.


    Richard Brunel, comédien et metteur en scène, est directeur de la Comédie de Valence depuis 2010. Formé à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, il a créé une vingtaine de mises en scène et a été artiste associé au Théâtre de la Manufacture à Nancy. Pour ses créations, il puise dans le répertoire comme dans les écritures contemporaines (Pauline Sales, Peter Handke…). À l’opéra, il a mis en scène des œuvres de Philip Glass, Benjamin Britten ou encore Léo Delibes et, en 2012, il a donné à l’Opéra-Comique Re Orso de Marco Stroppa. La même année, il fait l’ouverture du Festival d’Aix-en-Provence avec Les Noces de Figaro de Mozart. En 2011, il met en scène Les Criminels de Ferdinand Bruckner à la Comédie de Valence, repris au Théâtre national de la Colline. Le Silence du Walhalla de Olivier Balazuc est présenté au TNP en 2013. En 2014, Richard Brunel est fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

  • Distribution

    Der Kaiser von Atlantis oder die Todverweigerung (L’Empereur d’Atlantis ou le Refus de la Mort) pièce en un acte, 1975

    Livret de Pietr Kien

    La Mort Piotr Micinski

    Avec les Solistes du Studio de l’Opéra de Lyon et l’Orchestre de l’Opéra de Lyon

    Dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas

    Décors Marc Lainé

    Costumes Claire Risterucci

    Lumières Christian Pinaud

    Production Opéra de Lyon

    Coréalisation Comédie de Valence, Centre dramatique national Drôme-Ardèche en partenariat avec le Théâtre National Populaire

    Opéra créé au Théâtre de la Croix Rousse, Lyon, fév. 2013

  • Revue de presse

    « L’Empereur d’Atlantis a été composé dans les camps. Quel choix de scénographie avez-vous fait pour traduire ou transposer ce contexte historique ?

    Je ne vais pas ignorer le contexte mais je ne voudrais à aucun moment avoir la prétention de représenter l’irreprésentable. Ce serait impossible et indécent. Par contre, je veux faire entendre la musique qui vient de ces ténèbres-là. Mon idée de départ, c’est d’être dans un théâtre qui aurait été détruit. C’est une façon de mettre en scène l’art en temps de guerre qui est à mon avis au cœur de l’œuvre. Il ne faut pas oublier que cette œuvre est une puissante provocation : il s’agit de mettre en scène un empereur, la référence est donc directe. Et qui plus est un empereur en duel avec la mort puisque celle-ci a décidé d’accorder l’immortalité. Dès qu’il tue quelqu’un, il reste en vie. La mort finira par accepter de tuer à nouveau, mais à condition que l’Empereur soit le premier à se sacrifier, ce qu’il fera. »
    Propos de Richard Brunel par Luc Hernandez

  • En lien avec le spectacle


    • Prélude
      Jeudi 17 mars 2016 à 18h30, une mise en perspective des enjeux du spectacle vous est proposée. En savoir plus
  • Document


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    Journal réalisé dans le cadre du projet « Des opéras et des bulles : histoires d’opéras illustrées » : 10 opéras de la saison 2015/2016 croqués par de jeunes illustrateurs et auteurs ! Proposé par l’Opéra de Lyon, en partenariat avec l’École Émile Cohl, l’Université Catholique de Lyon (lettres modernes) et leurs étudiants. Avec le soutien du journal Le Petit Bulletin. En savoir plus.