Laboureur de Bohême

de Johannes von Saaz / mise en scène Christian Schiaretti / Répertoire TNP

Du au

Petit théâtre - Salle Jean Bouise

1h30

  • À propos

    Du mardi 12 au vendredi 15 mars et du mardi 2 au vendredi 5 avril 2013, à 20h

    Texte établi par Dieter Welke et Christian Schiaretti

    Au départ du face à face entre un laboureur et la mort, et la dispute qui s’ensuit, il y a le corps d’une jeune femme, l’épouse du laboureur, rendu à la terre. Elle était jeune, douce, mère de famille.
    Est-il normal que ce qu’il y a de plus beau au monde, de plus enjoué, de plus innocent, soit tranché dans son évolution par la mort ? revendique le laboureur. Est-il concevable de réclamer justice et réparation pour une perte inscrite depuis l’origine des temps dans tout ce qui respire ? rétorque la mort. Ainsi avance la dispute. Chacune des phrases nous est connue. Nous les portons en nous, sachant qu’un jour nous aurons à les prononcer ; de nous-mêmes à nous-mêmes, car autrement comment parvenir à donner sens à l’irréparable ?

    Lumineux et dense, ce texte, s’il aborde un sujet grave, le fait avec franchise et son énergie n’est pas celle du désespoir, au contraire. La douleur permet au laboureur, non pas de se répandre en lamentations, mais de poser les vraies questions.
    Ce dialogue de la fin du Moyen Âge déconcerte par la rigueur de sa composition et l’amplitude de l’écho qu’il trouve en chacun de nous. Avec l’évidence des oeuvres parfaites, cette joute oratoire touche à l’essentiel.

    Durée : 1h10

    © Michel Cavalca

    © Christian Ganet

  • Distribution

    Avec Damien Gouy, Clément Morinière, Antoine Besson.

    Texte établi par Christian Schiaretti et Dieter Welke
    Scénographie Renaud de Fontainieu
    Costumes Thibaut Welchlin
    Lumières Julia Grand.
    Production Théâtre National Populaire.
    Avec la participation du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon.

  • Vidéo

  • L’auteur

    Johannes von Saaz Auteur médiéval de langue allemande, probablement originaire du village de
    Schüttwa, dans les Sudètes. Il est né entre 1342 et 1350 au beau milieu d’une épidémie de peste qui fit des ravages dans tout le centre de l’Europe, au début du règne de Charles IV. Entre 1358 et 1368, il fréquente l’école du monastère de Tepl et devient Johannes von Tepl.
    Puis il part vraisemblablement faire ses études à l’Université de Prague, puis à Bologne, Padoue, ou peut-être Paris. Il travaille ensuite à la chancellerie de Prague et obtient la charge de notaire municipal et de recteur de l’école de la ville de Saaz, d’où son nom. Au décès de son épouse Margaretha
    en 1400, il compose son oeuvre majeure, Le Laboureur de Bohême, qui le rendra célèbre. Hormis ce texte, on ne possède que peu de traces de ses écrits, si ce n’est quelques vers en latin et des textes administratifs et juridiques.
    Johannes von Saaz est considéré comme le précurseur des grands humanistes tels qu’Érasme, Thomas Moore et Rabelais.

  • Revue de presse

    Le Monde
    , …et soudain, la Mort descend, pieds nus, comme repentante, sur le sol du Laboureur : une demi-parabole, en forme de rampe de roller, qui unit, d’un seul mouvement, l’horizontal terrestre au vertical céleste. Elle peut alors déployer la haine que toute vie lui inspire, son dégoût de la femme et de la chair. A chaque pas plus humaine et plus repoussante. Face à elle, le Laboureur s’accroche à son terreau de parole. Christian Schiaretti a posé sur lui la lumière chaude, solaire, presque verticale, de l’élu. Sa profération est celle de l’être doué d’émotions, doué pour les émotions, assez vaillant pour le faire savoir et le faire entendre… La prière finale du Laboureur pour l’âme de sa femme mettrait à genoux les meilleurs des mécréants. Jean-Louis Perrier

    Le Figaro Magazine
    Dialogue d’ombres dans un très beau décor de pénombre, grande vague glacée, trouée de quelques feux de lumière… C’est fort, intense, déchirant et pur. Philippe Tesson

    Les Échos
    Quelle que soit la beauté du texte, il y a, sous sa nervosité, les traditions de l’exercice scolastique. La mise en scène de Christian Schiaretti sait en respecter la rigueur et en dégager l’admirable brûlure, dans un climat fantomatique, comme pour brosser une enluminure aux couleurs modifiées par la nuit… D’un côté, il y a un homme simple et hanté qui hurle de douleur et, de l’autre, un grand prélat de l’au-delà qui jongle avec l’ombre et la rhétorique. Une somptueuse épure. Gilles Costaz

  • Téléchargements