Le Canard sauvage

de Henrik Ibsen / mise en scène Stéphane Braunschweig

  • Spectacle invité

Du au

Grand théâtre, salle Roger-Planchon

2h30

  • À propos

    On raconte que, lorsqu’ils sont blessés, les canards sauvages préfèrent plonger à pic vers le fond et s’accrocher aux algues avec leur bec plutôt que de tenter de survivre. Mais le canard sauvage qui habite le grenier de la famille Ekdal a bel et bien survécu : rescapé d’une chasse, son existence semble contredire le comportement « suicidaire » que la légende attache à son espèce.
    Le Canard sauvage tient une place singulière dans l’œuvre de Ibsen. L’intrigue est tissée de fautes passées qu’on ne saurait réparer et de secrets qui menacent les équilibres instables du présent. Les secrets de famille sont souvent des bombes à retardement pour les générations suivantes.

    La pièce met en scène une famille « déclassée », modeste. Respectée et appartenant à un rang social élevé au départ, la honte et la pauvreté se sont abattues sur la famille Ekdal depuis que le grand-père aurait vendu illégalement du bois appartenant à l’État. La langue utilisée est aussi différente des autres pièces de Ibsen : c’est une écriture plus quotidienne. L’intérêt du travail de mise en scène est de donner à percevoir tout ce qu’il y a derrière cette fausse banalité. C’est un théâtre en apparence naturaliste, qui met en jeu des individus empêtrés dans des considérations matérielles.

    Une fois de plus, Ibsen organise le choc des idéaux et de la vie réelle — cette vie faite d’adaptation et de compromis. Le canard dans son grenier, sauvage domestiqué, tend à tous le miroir d’une vie coupée de ses racines naturelles, privée de son élan véritable, de sa plénitude.

    © Elisabeth Carecchio

  • Biographies

    Henrik Ibsen naît en 1828 dans un petit port du sud de la Norvège. Il grandit au milieu de conflits familiaux qui traverseront son œuvre en filigrane. Au moment des révolutions de 1848, il publie des poèmes dédiés aux peuples asservis et quitte le laboratoire où il exerçait comme apothicaire. Il publie Catilina, drame historique, et devient instructeur au théâtre de Bergen. En 1864, il quitte la Norvège et voyage en Italie, en Allemagne et en Autriche. C’est à Rome qu’il écrira Brand, 1866, poème épique, suivi de Peer Gynt en 1867, son contrepoint ironique. Avec le drame social Une maison de poupée, publié en 1879, Ibsen obtient un succès international, tandis que l’accueil, deux ans plus tard, des Revenants sera mitigé en raison des sujets jugés scabreux qu’aborde l’œuvre. Parmi ses pièces les plus célèbres, citons Un ennemi du peuple, Le Canard sauvage, Rosmersholm, La Dame de la mer, Hedda Gabler, John Gabriel Borkman

    Stéphane Braunschweig, après des études de philosophie, intègre l’École du Théâtre national de Chaillot dirigée par Antoine Vitez. En 1991, sa trilogie Les Hommes de neige reçoit le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique. Il est nommé directeur du CDN d’Orléans de 1993 à 1998 puis du Théâtre National de Strasbourg de 2000 à 2008. À ce jour, il a créé près de cinquante spectacles, mettant en scène pour le théâtre et l’opéra les plus grandes œuvres issues du répertoire européen. Il a été nommé directeur de La Colline – théâtre national en 2010 et y a notamment mis en scène Lulu de Wedekind, Je disparais, Tage unter et Rien de moi de Arne Lygre, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello. De Ibsen, l’un de ses auteurs de prédilection, il a monté Peer Gynt, Les Revenants, Brand, Une maison de poupée et Rosmersholm. Il est auteur d’un recueil, Petites portes, grands paysages, Actes Sud. Le TNP l’a accueilli avec Les Hommes de neige, 1991, La Famille Schroffenstein de Kleist, 2004, Les Trois Sœurs de Tchekhov, 2007, Je disparais de Arne Lygre, 2012.

  • Distribution

    Avec
    Suzanne Aubert
    Christophe Brault
    Rodolphe Congé
    Claude Duparfait
    Charlie Nelson
    Thierry Paret
    Chloé Réjon
    Anne-Laure Tondu

    et la participation de Jean-Marie Winling

    Collaboratrice artistique Anne-Françoise Benhamou

    Collaboration à la scénographie Alexandre de Dardel

    Costumes Thibault Vancraenenbroeck

    Lumières Marion Hewlett

    Son Xavier Jacquot

    Maquillage et coiffures Karine Guillem

    Assistanat à la mise en scène Pauline Ringeade

    Texte français Éloi Recoing

    Production La Colline, Théâtre national

    Spectacle créé à la Colline, Théâtre national, janv. 2014

  • Revue de presse

    Plateau pentu, espace domestique limité à l’essentiel, ouvrant sur cet ailleurs où tous se réfugient, La chute de la maison d’Hjalmar – et son mensonge vital » – démarre à I instant ou Gregers y pénètre.

    A la mise en scène épurée et tranchante de Stéphane Braunschweig, qui organise le jeu de massacre d’une mise à jour de la vente dévorant sa victime sacrificielle – une femme, bien sûr, comme toujours chez Ibsen – répond le jeu, sensible et poignant, d’une troupe d’acteurs toujours juste et soudée, alors même que leurs personnages dérivent et courent tous à leur perte.

    Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles
  • En lien avec le spectacle

    • Prélude
      Mercredi 3 février 2016 à 18h30, une mise en perspective des enjeux du spectacle vous est proposée.En savoir plus
    • Rencontre après spectacle

      Nous vous invitons à rencontrer des membres de l’équipe artistique, le jeudi 4 février 2016 à l’issue de la représentation.
      En savoir plus

  • Documents