La Seconde Surprise de l’amour

de Marivaux / mise en scène Alain Françon

  • Création

Du au

salle Roger-Planchon

1h50

  • Adapté aux scolaires
  • À propos

    Une marquise, veuve inconsolable, fait la rencontre d’un chevalier contraint d’abandonner son premier amour, Angélique. Amoureux trahis et éplorés, ils se confient la douleur de leur solitude. Au fil de leurs échanges, quelque chose naît, quelque chose qui trouble et qui est loin d’échapper au regard de Lisette, la suivante, de Lubin, le valet, d’un comte épris de la marquise et d’Hortensius, un pédant féru de morale.

    Quelques années après La Surprise de l’amour, Marivaux écrit en 1727 La Seconde Surprise de l’amour, dont l’objet est la négation même de cette surprise. Ne pas vouloir reconnaître l’amour quand il vous saisit, Marivaux s’en amuse avec malice et désenchantement. En signant cette variation, il se parodie et invite à jouer avec le théâtre et ses paradoxes. Il rit de l’amour qui se combat, des aveux retardés, des paroles qui démentent les sentiments. Et du désir, enfin, qui a toujours un coup d’avance.

    Le piège tient au charme insidieux d’une mélancolie où se complaisent les protagonistes. Contrairement à Molière, Marivaux ne dresse pas d’entraves extérieures à leur amour. Pas de pères abusifs : l’obstacle ne se trouve nulle part ailleurs que dans le cœur des jeunes gens. Ce qui ne facilite en rien la tâche puisque toutes et tous, et derrière eux Marivaux, surenchérissent leurs difficultés. Et dans le labyrinthe qu’ils se façonnent, le langage a un pouvoir ambivalent. Chaque mot est susceptible de changer tout ce qui a été construit et la fierté menace sans cesse de se heurter aux sentiments. Ces personnages qui usent à loisir des sous-entendus, des non-dits et des circonvolutions linguistiques, aussi virtuoses soient-ils dans le maniement du discours, manquent cruellement d’adresse dès lors qu’il s’agit d’exprimer leur désir. Et pourtant, dans ce théâtre où la parole fuse et pétille, ce sont bien les échanges verbaux qui offriront le salut…

    Metteur en scène incontournable du théâtre français, Alain Françon a dirigé le CDN de Lyon-Théâtre du Huitième de 1989 à 1992. Au TNP, il a présenté des textes d’Edward Bond, de Roger Planchon, d’Anton Tchekhov et plus récemment de Botho Strauss et d’Edward Albee. Il retrouve ici Marivaux, dont il avait monté La Double Inconstance en 1981. La Seconde Surprise de l’amour, conçue comme une délicate métaphysique du cœur, l’intéresse « parce qu’elle n’est qu’une forme entre autres de la surprise existentielle… ».

  • Biographies

    Alain Françon

    Après une maîtrise en histoire de l’Art à la Faculté des Lettres de Lyon, il débute sa carrière théâtrale au Théâtre Éclaté, collectif créé à Annecy en 1971. Il y monte entre autres Marivaux, Sade, Ibsen, Strindberg, Horváth, Brecht ou O’Neill avec Long voyage vers la nuit (dont il montera à la Comédie-Française, en 1996, une nouvelle version traduite par Françoise Morvan, Le Long voyage du jour à la nuit). Il a créé de nombreux auteurs contemporains, de Michel Vinaver (Les Travaux et les jours, Les Voisins) à Enzo Cormann (Noises, Palais Mascotte) et Marie Redonnet (Tir et Lir, qui a été présenté à la Colline en 1988, Mobie Diq). Il a également adapté pour la scène des textes d’Herculine Barbin (Mes souvenirs) et de William Faulkner (Je songe au vieux soleil).

    En 1989, Alain Françon prend la direction du Centre dramatique national de Lyon – Théâtre du Huitième. Il y monte notamment La Dame de chez Maxim, Hedda Gabler, Britannicus. De 1992 à 1996, il est directeur du Centre dramatique national de Savoie (Annecy-Chambéry), où il met en scène La Remise de Roger Planchon (1993), La Compagnie des hommes (1992), Pièces de guerre (1994) d’Edward Bond, Celle-là (1995) de Daniel Danis et La Mouette d’Anton Tchekhov (1995). En 1996, pour le cinquantième Festival d’Avignon, Alain Françon présente dans la Cour d’Honneur Edouard II de Marlowe. La même année, il est nommé Directeur du Théâtre national de la Colline. Il y met en scène des pièces de Michel Vinaver, Anton Tchekhov, Edward Bond, Henrik Ibsen, Georges Feydeau, Eugène Durif, Daniel Danis, Rainald Goetz, Gorki ou Michel Deutsch. En 2010, il quitte le Théâtre national de la Colline et fonde une nouvelle compagnie le Théâtre des nuages de neige.

    Alain Françon anime de nombreux ateliers, entre autres dans des Écoles nationales. Très attaché à la transmission, il s’attache à faire participer des élèves dans ses créations en tant que stagiaires, comédiens, dramaturges ou assistants.

  • Distribution

    avec Thomas Blanchard, Rodolphe Congé, Suzanne De Baecque, Pierre-François Garel, Alexandre Ruby, Georgia Scalliet

    dramaturgie et assistanat à la mise en scène David Tuaillon
    décor Jacques Gabel
    lumière Joël Hourbeigt
    costumes Marie La Rocca
    musique Marie-Jeanne Séréro
    chorégraphie Caroline Marcadé
    son Léonard Françon et Pierre Bodeux
    coiffures et maquillage Judith Scotto
    régie générale Joseph Rolandez
    habillage et suivi coiffures Charlotte Le Gal

    La pièce La Seconde Surprise de l’amour de Marivaux est publiée aux éditions Gallimard.

    production Théâtre des nuages de neige
    coproduction Théâtre du Nord – CDN Lille-Tourcoing Hauts-de-France / Théâtre Montansier, Versailles
    Le Théâtre des nuages de neige est soutenu par la Direction Générale de la Création Artistique du ministère de la Culture.
    Le décor est construit par les Ateliers du Théâtre du Nord.

    Le Théâtre des nuages de neige est soutenu par la Direction Générale du Ministère de la Culture.

  • La presse en parle

    L’être humain est-il voué à ne connaître qu’un seul grand amour ? Dans ‘’La Seconde Surprise de l’amour’’ en 1727, Marivaux répond qu’on peut aimer deux fois. (…)
    L’intrigue est cousue de fil blanc, mais celui-ci devient fil d’or sous la plume de Marivaux. Exploration fine des âmes en fusion, de l’emprise de la passion sur la raison. (…) Grand passeur de texte, directeur d’acteurs surdoué, Alain Françon fait briller cet or sur la scène.

    Les  Échos, Philippe Chevilley

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    Dans une belle mise en scène d’Alain Françon portée par l’interprétation fine de ses comédiens, la pièce de Marivaux (…) brille de toute son intelligence et son ironie.

    Libération, Philippe Lançon

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    Avec cette pièce qui joue des quiproquos, du faux et de l’usage de faux et du glissement sémantique, Alain Françon, en amoureux et en perfectionniste de la langue, se place sur son terrain de jeu favori.

    Sceneweb, Vincent Bouquet

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    Dans la scénographie élégante de Jacques Gabel, la troupe fait entendre toute la beauté et la précision de la langue du maître du marivaudage. Chapeau !

    Le Figaro, Nathalie Simon

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    Marivaux ne répond pas, mais la fin de sa pièce est pour le moins douce-amère, et ambiguë. Françon non plus ne répond pas, mais on connaît la radicalité du metteur en scène face aux illusions romantiques. La question, dans tous les cas, est intemporelle, et ne concerne pas que la société aristocratique du XVIIIe siècle, comme le montre bien le choix des costumes, d’une élégance parfaite (signés Marie La Rocca), qui font référence à la fin du XIXe siècle comme aux années 1960.

    Le Monde, Fabienne Darge

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  • Rendez-vous

    Théâtromôme
    Pendant que les adultes vont au spectacle, les enfants participent à un atelier (accueil à partir de 15h15).
    « Faux-semblants ? « , déclaration enflammées ou feintes, peu importe : nos passions nous transportent !
    dimanche 12 décembre à 15h30
    Plus d’infos

    Lecture avant spectacle
    Les étudiants du Conservatoire à rayonnement régional de Lyon lisent des textes en écho au spectacle (20 min).
    jeudi 16 décembre à 18h30
    Plus d’infos

    Rencontre après spectacle
    À l’issue de la représentation, nous vous invitons à un bord de scène avec l’équipe artistique.
    Cette rencontre sera animée par Catherine Nicolas, dramaturge.
    jeudi 16 décembre

  • Documentation