La Douleur

de Marguerite Duras
avec Dominique Blanc sociétaire de la Comédie-Française
d’après la mise en scène de Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang

  • Spectacle

Du au

salle Jean-Bouise

1h10 du mardi au samedi à 20h30 sauf jeudi à 20h, dimanche à 16h, relâche le lundi

  • À propos

    La Douleur fait le récit des jours qui suivirent la libération des camps de concentration, au printemps 1945. M. y raconte l’insupportable attente de son compagnon, Robert L., arrêté en 1944. Est-il vivant ? Est-il mort ? Entre les allées et venues à la gare d’Orsay dans l’espoir tenace de le voir réapparaître, la publication du journal Libre et les conversations avec D., ce journal retranscrit le cheminement sinueux, sombre et terrible d’une femme qui met tout en œuvre pour surmonter l’angoisse. Tandis que le voile commence à être levé sur l’horreur des camps, l’autrice est prise dans un face-à-face avec la mort. De sa plume sèche et poignante, elle dissèque cette attente : les errements intérieurs, les images obsédantes et les gestes quotidiens inlassablement répétés, comme une tentative de survie. Premier volet d’une saison théâtrale durassienne, ce spectacle rend hommage à l’écrivaine en quête littéraire, plongée dans une introspection presque terrible lorsqu’on sait l’autre douleur, à vif, dont témoignera de son côté Robert Antelme.

    En 2008, en collaboration étroite avec Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau s’emparait de ce texte et en confiait l’interprétation à Dominique Blanc. Plus de dix ans après la création originale, Thierry Thieû Niang, chorégraphe et artiste associé au TNP, reprend seul la mise en scène. Au fil des ans, le texte de Marguerite Duras est devenu un compagnon de route pour Dominique Blanc. Récompensée pour son interprétation par le Molière de la meilleure comédienne, elle fait corps avec la simplicité et l’intensité de l’écriture durassienne. À l’engagement politique, humain et artistique de Marguerite Duras répond celui d’une femme de théâtre devenue en 2021 la 538e sociétaire de la Comédie-Française.

    Dans ce spectacle qui fait déjà date, la tension entre la sobriété du dispositif scénique et l’intensité de la parole est bouleversante. Il nous captive, ce corps occupé tout entier par cette chose si simple et si tragique qu’est l’attente du retour d’un homme. Et Robert L. finira bien par revenir, marqué par le sceau de l’inhumanité.

    Spectacle recommandé pour les personnes porteuses de handicap visuel.

    Infos pratiques

  • Biographies

    Marguerite Duras

    De son vrai nom Marguerite Donnadieu, elle est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue nord de Saigon, alors en Indochine française. En 1932, alors qu’elle vient d’obtenir son baccalauréat, elle quitte Saigon et vient s’installer en France pour poursuivre ses études de droit. Cette enfance en Indochine, puis son déracinement lorsqu’elle rejoint Paris à l’âge de dix-sept ans, marqueront son œuvre. À Paris, elle rencontre Robert Antelme qu’elle épouse en 1939. De cette union naitra en 1942 un premier enfant mort-né. C’est durant cette période troublée qu’elle rencontre Dionys Mascolo. En 1943, Marguerite et Robert Antelme s’installent au 5 rue Saint Benoit, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Le groupe de la rue Saint-Benoit, avec les intellectuels Edgar Morin, Claude Roy, Maurice Nadeau et bien d’autres, se réunit régulièrement. Marguerite entre dans la résistance, via le réseau de Francois Mitterrand, aux côtés de Robert Antelme et Dionys Mascolo. Elle publie alors un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents. En 1944, Robert Antelme est arrêté puis déporté à Dachau. Marguerite s’inscrit au PCF. De 1943 à 1949, elle écrit ses Cahiers de la guerre. Après le retour de déportation de Robert, elle poursuit ce journal. C’est le deuxième cahier, écrit entre 1946 et 1948, qui contient ce qu’elle publiera sous le titre de La Douleur, en 1985. À la libération, Robert Antelme retrouve son épouse ; il est dans un état critique. En 1947, Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean. En 1950, elle est exclue du PCF pour antistalinisme. Elle publie Un Barrage contre le Pacifique puis Le Marin de Gibraltar. Elle se lance dans le cinéma, avec l’écriture des dialogues d’Hiroshima mon amour d’Alain Resnais ou à travers la réalisation. À côté de son travail romanesque, cinématographique et théâtral, elle mène une activité journalistique féconde. Par la multiplication de ses activités, elle obtient une reconnaissance nationale. Politiquement marquée à gauche malgré l’abandon de sa carte de membre du PCF, elle milite activement contre la guerre d’Algérie et signe le Manifeste des 121. Elle publie les romans Le Vice-Consul ou Le Ravissement de Lol V. Stein. Active dans les évènements de mai 1968, elle poursuit la diversification de ses activités théâtrales en écrivant la pièce L’Amante anglaise, mise en scène par Claude Régy en 1968 au TNP. En 1984, L’Amant est récompensé par le Prix Goncourt.

  • Distribution

    avec Dominique Blanc, sociétaire de la Comédie-Française

    création et régie lumière Gilles Bottachi
    régie générale Paul Besnard

    le texte de Marguerite Duras La Douleur est publié chez P.O.L

    • production les Visiteurs du Soir, Paris
    • coproduction Théâtre National Populaire

    En partenariat avec :

  • La presse en parle

    Au fil des ans, la comédienne a emmené le spectacle, mis en scène par Patrice Chéreau et le chorégraphe Thierry Thieû Niang, partout en France, en Europe, et jusqu’au Japon et au Vietnam. Même émotion, partout.

    Le Monde, Fabienne Darge

    C’est une des plus grandes actrices de notre époque qui évolue sur le plateau, et elle nous offre une belle leçon de théâtre et de vie, d’engagement total pour un texte qu’elle défend bec et ongles, ici, et ailleurs dans le monde tant le propos devient, sous la plume impétueuse de Marguerite Duras, universel.

    L’Humanité

    Formidable de bout en bout, Dominique Blanc se fait oublier et fait oublier Duras pour mieux nous faire entendre sa parole.

    Le Soir, Jean-Marie Wynants
  • Rendez-vous

    • Passerelle Cinéma
      → Avant-première – L’Original du mal de Sébastien Marnier
      en présence du réalisateur et de Dominique Blanc
      au Comœdia, Lyon
      mardi 20 septembre à 20h
    • Les jeudis du TNP
      → Prélude

      jeudi 29 septembre à 19h→ Rencontre après spectacle
      À l’issue de la représentation, nous vous invitons à un bord de scène avec l’équipe artistique.
      jeudi 6 octobre
  • Vidéo

  • Documentation

    Pour les enseignants

    Un espace ressource pour plonger dans la création !
    Découvrez les coulisses du TNP et le travail de création des artistes associés : documents autour du texte, de la mise en scène, de la scénographie, des costumes… et propositions d’exercices à mener avec vos groupes.