Froid/Biographies d’ombres

de Lars Norén
mise en scène Claude Leprêtre

  • Lauréat Prix Incandescences 2022

Du au

salle Jean-Bouise

1 h 50 mercredi et vendredi à 20 h 30, jeudi à 20 h

  • À propos

    Suède. Banlieue de province. Un été caniculaire. Voilà le cadre de ces deux pièces du dramaturge suédois Lars Norén, récemment disparu. En trois tableaux, Biographies d’ombres suit l’évolution d’une famille populaire. Magnus, le fils, est en voie de radicalisation. Derrière le vide angoissant des échanges pèsent les non-dits, les fautes impardonnables et l’inquiétude viscérale d’être vu du voisinage. Dans Froid, Keith, Anders et Ismaël, trois amis de lycée fascinés par les théories de la suprématie blanche, se retrouvent à la fin des cours. Karl, un camarade de classe d’origine coréenne adopté par une famille aisée, croise leur chemin. Cristallisant leur fureur, il finira battu à mort.
    Réunies en un diptyque, les deux pièces se répondent et se renforcent. Dans ces récits, la violence s’impose comme seul moyen d’être au monde. Sourde et familiale dans le premier volet, elle se fait le terreau d’un lourd secret. Sociale et explosive dans le second, elle conduit de jeunes gens à accomplir un destin de bourreaux.
    Brute et minimale, la mise en scène de Claude Leprêtre épouse l’écriture de Lars Norén. Elle met à distance la violence des situations pour tenter d’en comprendre les mécanismes. Les acteurs et actrices sont disposés autour d’un carré central, se préparant à prendre la parole. Sur le ring, ils s’immergent dans la narration ; hors jeu, ils portent un regard clinique sur l’histoire. Les corps sont rigoureusement tenus ; la langue est lapidaire, sèche.
    Lauréat du premier Prix Incandescences coorganisé par le TNP et les Célestins – Théâtre de Lyon en 2022, ce diptyque prend à bras-le-corps la question de l’origine de la violence, de ses mécanismes, de ce qu’elle traduit et dépose.

  • Biographies

    Lars Norén

    Poète, metteur en scène, dramaturge et auteur suédois, il publie ses premiers recueils de poèmes en 1963, âgé de dix-neuf ans (Lilas, neige ; Résidus verbaux d’une splendeur passagère). À vingt ans, il entre à l’hôpital psychiatrique. Diagnostiqué schizophrène, il suit des traitements d’électrochocs. Il écrit plusieurs recueils relatant cette expérience. Ce n’est qu’en 1973, après avoir écrit deux romans salués par la critique, que Lars Norén débute comme auteur dramatique avec sa pièce Le Lécheur des princes. Marqué par le naturalisme des dramaturges anglo-saxons de l’après-guerre, il partage leur intérêt du langage brut qui fouille et crache les non-dits, dans la ligne droite de Strindberg, O’Neill ou Bergman. C’est par sa pièce Oreste, présentée en 1980 à Stockholm, qu’il se fait connaître du public scandinave. Il devient l’auteur dramatique le plus joué et le plus apprécié en Suède. En 1983, il est nommé auteur dramatique de l’année et en 1984, il se voit décerner le prix des critiques de théâtre. En France ses pièces sont régulièrement traduites et représentées. Parmi ses pièces, on trouve la trilogie constituée par La Force de tuer, La nuit est mère du jour et Le chaos est proche de Dieu, ou Sourire des mondes souterrains, Les Comédiens, Les Démons, La Veillée, Munich-Athènes.
    Lars Norén entre au répertoire de la Comédie-Française avec Poussière, qu’il met en scène en 2018.

    Claude Leprêtre

    Après sa formation à l’ACTEA à Caen, elle intègre en 2008, la 70e promotion de l’ENSATT. Elle travaille et se forme auprès de Philippe Delaigue, Agnès Dewitte, Evelyne Didi, Vincent Garanger, Frédéric Fontaine, Enzo Cormann, Simon Delétang et Matthias Langhoff. En 2011, elle joue dans Time for outrage, mis en scène par Jean-Philippe Albizzati, un diptyque composé de Lalla de Didier-Georges Gabily et Communiqué n°10 de Samuel Gallet, avec la compagnie Comité 8.1 ; en 2012 elle joue dans Baal de Bertolt Brecht. En 2013, elle intègre la compagnie Premier Acte. Elle jouera dans Chroniques d’un village imaginé d’après Gabriel García Márquez, Je t’embrasse pour la vie (lettres à des morts, 1914-1918), Andorra d’après Max Frisch (création 2016 au Théâtre des Célestins), Le Chaperon louche et Marianne ou la Confession d’un enfant du siècle, spectacles mis en scène par Sarkis Tcheumlekdjian. En 2020, elle rejoint la compagnie du Sarment pour le spectacle La Tente, mis en scène par Neus Vila Pons. Elle mène de nombreux ateliers dans les lycées, au sein de cours amateurs, de classes apprentis comédiens et dirige deux spectacles avec des adultes handicapés issus de l’institut l’Orée des Balmes en 2018 et 2022. En parallèle, elle est chanteuse du groupe caennais de rock noise Penny Drop. Metteuse en scène au sein du Collectif 70, elle crée Le Retour d’Harold Pinter en 2019 et Froid/Biographies d’ombres de Lars Norén en 2022.

  • Distribution

    avec Cantor Bourdeaux, Jean-Rémi Chaize, Julien Girard, Lou Martin-Fernet, Maud Roulet, Charles-Antoine Sanchez

    scénographie Théo Costa-Marini
    lumière et régie générale Pierre Langlois
    son Orane Duclos
    costumes Floriane Gaudin

    • Les deux pièces ont été publiées en un seul volume, chez L’Arche Éditeur.
    • avec le soutien de la SPEDIDAM, du Fonpeps, de la Ville de Lyon, de la DRAC Auvergne-RhôneAlpes – ministère de la Culture et de la MC2: Grenoble
  • La presse en parle

    Les acteurs forment une troupe très exercée et cohérente, à l’aise pour dire cette logique implacable où le mépris attise la haine, où l’absence de réussite sociale se mue en rancœur prête à se fixer sur n’importe quel ennemi, pour peu que celui-ci soit légèrement différent. Le spectacle est brutal, sans fioriture psychologique ni explication inutile. Le travail de ce collectif est à l’unisson.

    Trina Mounier, Les Trois Coups

    La jeune metteuse en scène fait place au texte sur un praticable encadré au fond par un mur vitré, recouvert à gros traits de peinture blanche, comme une vitrine qui cacherait des travaux. Sommes-nous dedans à l’abri des regards ou dehors ? L’histoire ne le dit pas mais l’auteur […] met délibérément au jour ce qui est souvent tu. Et pas besoin de figurer de manière frontale et naturaliste la violence des coups.

    Nadja Pobel, Le Petit Bulletin
  • Rendez-vous

    • Les jeudis du TNP
      représentation recommandée pour le public déficient visuel, précédée d’une visite tactile et de la rencontre avec l’équipe artistique
      jeudi 14 mars
      Plus d’infos sur la page Infos pratiques
      rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle
      jeudi 14 mars
    • Chez nos partenaires
      Gloria Gloria, de Marcos Caramés-Blanco, mise en scène Sarah Delaby-Rochette, lauréat du Prix Incandescences 2022, catégorie maquette
      du 3 au 13 avril 2024 aux Célestins – Théâtre de Lyon theatredescelestins.com