Diptyque : Franchir les seuils

Rémanescences
installation de Jacques Grison
Je pars sans moi
spectacle d’Isabelle Lafon

  • Diptyque

Du au

du mardi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche lundi.

(1 soirée = 19h30 Rémanescences puis 20h30 Je pars sans moi )

  • À propos

    À l’origine, ils sont deux artistes complices du TNP : Jacques Grison photographie en un majestueux noir et blanc les coulisses des créations ; Isabelle Lafon a présenté en 2022 Les Imprudents, autour de Marguerite Duras. Pourquoi les lier et proposer ce voyage entre arts plastiques et art vivant, d’une salle du théâtre à l’autre ? C’est qu’il y a dans leur travail des correspondances qui laissent présager une expérience de spectateur rare. Chacun à leur manière, ils s’approchent de la folie, jouent avec le visible et l’invisible, l’apparition et la disparition, la trace et l’empreinte, ce que révèle d’humanité une fêlure, une ombre, un mot.

    Ce diptyque est une plongée dans deux univers, entre conscience et folie : Rémanescences est une installation de photographies et d’objets – des images pour faire entendre le silence de lieux de grandes douleurs ; Je pars sans moi est un dialogue à tâtons entre deux actrices – des mots pour faire apparaître des figures de la psychiatrie du siècle précédent.

  • Rémanescences

    Vernissage samedi 7 octobre à 17h30

    photographies et direction artistique Jacques Grison
    scénographie et lumière Jean Bellorini
    post production photographiques Anne-Laure Ducoin, Bernard Montjarret
    impression des photographies Bernard Montjarret – Atelier Boba (Paris)
    contre collage Deuxième Œil (Paris)
    graphisme Antoine Dupuy
    construction, réalisation et montage de l’installation les ateliers et le personnel technique du TNP

    19h30 du mardi au samedi / 15h30 le dimanche – durée du parcours : 1h
    Petit théâtre, salle Jean-Bouise

    Il y a dans le travail de Jacques Grison un legs et un projet. Ce qu’il voit et ressent en parcourant les champs de bataille du passé le fait traverser des temps indissolublement accolés, celui d’une histoire dévastatrice, invisible et présente et cet autre venu de l’enfance

    écrit François Barré, ancien président du Centre Pompidou et des Rencontres d’Arles. C’est de là que tout vient. Le silence de Verdun, sa ville natale. Puis, l’ancien Asile de Ville-Évrard, où il réinterroge les effets de rémanence transmis par ces lieux. Comment détecter les signes venant du passé pour apprendre à repérer ceux que produit le présent ? Comment explorer l’espace entre « regarder » et « voir » ? Dans une scénographie conçue par Jean Bellorini, cette installation croise photographies, objets témoins et sons. Au sentiment d’étrangeté succède une rencontre avec des présences ; puis un dialogue avec elles, et avec soi-même ; enfin la promesse d’apercevoir des traces de la mémoire individuelle et collective.
    • l’ouvrage de Jacques Grison Les Cris durent est paru aux éditions Loco, en vente à la librairie Passages au TNP
    • avec le soutien de la Bibliothèque nationale de France, le Groupe VYV, la SERHEP (Société d’études et de recherches historiques en psychiatrie), la Ville de Neuilly-sur-Marne et le Théâtre National Populaire.
    • visites commentées par Jacques Grison (tout public) : du mardi au vendredi à 18h, le samedi à 16h et 18h, le dimanche à 14h

    Jacques Grison

    Artiste photographe, il commence sa carrière comme éducateur spécialisé dans une unité de psychiatrie pédiatrique. Cette première expérience professionnelle l’invite à interroger le langage, les signes et l’à peine perceptible. Il enrichit cet apprentissage au Conservatoire d’Art dramatique de Nancy, dans la classe de Jacques Thomas, qui anime par ailleurs un atelier de psychodrame à l’hôpital Sainte-Anne. En 1981, il s’installe à Paris et mène un long parcours de photographe pour la presse magazine et les institutions, en observateur attentif et sensible aux personnes les plus vulnérables d’entre nous. Il veut montrer qu’un autre monde existe, plus discret, plus fragile, parfois inquiétant pour celui qui le tient à distance. En 1997, il revient également à Verdun, sa terre natale martyrisée, et entame un travail de vingt années qui prolonge sa réflexion sur la construction de soi, la perception, les phénomènes de rémanence et de survivance, en interrogeant les relations entre paysage et mémoire. Depuis 2014, il poursuit son approche sur l’archéologie de la mémoire et crée progressivement une œuvre d’artiste avec de nouvelles approches plastiques. Il est actuellement en résidence dans l’ancien Asile de Ville-Evrard. Fondateur de l’agence Goivaux en 1985, qu’il dirige jusqu’en 1992, il a également été membre de l’agence Rapho de 1992 à 2008. Il enseigne à l’IECA (Institut Européen du Cinéma et de l’Audiovisuel – Université de Lorraine) de 1998 à 2018 et à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art et de Design de Nancy de 2008 à 2013. Depuis 2019, il est membre de la SERHEP (Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie). Il est l’auteur de plusieurs livres, dont : Mineurs, les derniers Seigneurs du charbon – textes de Bernard Mathieu, éditions Flammarion, 2005 ; Verdun, 30 000 jours plus tard, préface de Philippe Claudel, textes de Jacques Grison, éditions Textuel, Paris, 2008 ; Nez rouge, blouse blanche, éditions Impressions nouvelles, Bruxelles, 2011 ; Devant Verdun, préface de François Barré, textes de Marc Avelot, Francine Deroudille, Airy Durup de Baleine, Arno Gisinger, Bruno Guiganti, Henri-Pierre Jeudy, Régis Latouche, René Major), éditions TransPhotographic Press, 2016. Représenté par la galerie Lazarew à Paris, il est publié, exposé et collectionné en France et à l’étranger. À l’occasion de l’installation photographique Rémanescences, présenté au TNP en octobre 2023, il fait paraître Les Cris durent aux éditions Loco.

  • Je pars sans moi

    conception et mise en scène Isabelle Lafon
    écrit et interprété par Johanna Korthals Altes et Isabelle Lafon
    assistanat à la mise en scène Jézabel d’Alexis
    lumière Laurent Schneegans
    costumes Isabelle Flosi
    construction du décor la Colline – théâtre national

    20h30 du mardi au samedi / 16h30 le dimanche – durée du spectacle : 1h
    Grand théâtre, salle Jean-Vilar

    En 1882, lors d’un atelier d’écriture, un psychiatre demande à des « aliénées » de s’exprimer : une femme livre alors les Impressions d’une hallucinée. Qui était-elle ? Isabelle Lafon et Johanna Korthals Altes se mettent à son écoute, jusqu’à la bascule. Et si, depuis le départ, elles ne faisaient que traverser leur propre rapport à la folie ?
    Les deux comédiennes parviennent à faire exister des mondes autour d’une simple porte dressée au milieu du plateau vide. Elles explorent différentes relations, aux autres, à soi, à l’autre en soi. Les mots se délient et se délitent, leur échappent, les rattrapent ; leur propre logorrhée ne les laisse pas indemnes. Traversant librement deux siècles d’expériences psychiatriques, Je pars sans moi suscite un vertige absolu. Troublant le « je » et le « jeu », Isabelle Lafon joue malicieusement avec les seuils du théâtre.

    • production Compagnie Les Merveilleuses
    • coproduction La Colline – Théâtre national ; L’Azimut, Antony–Châtenay-Malabry
    • la Compagnie Les Merveilleuses est conventionnée par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture

    Isabelle Lafon

    Formée aux ateliers de Madeleine Marion, elle joue dans Mort prématurée d’un chanteur solitaire dans la force de l’âge de Wajdi Mouawad. Elle a travaillé sous la direction de Marie Piemontese, Chantal Morel, Guy-Pierre Couleau, Alain Ollivier, Thierry Bédard, Daniel Mesguich, Michel Cerda ou Gilles Blanchard. Elle a mis en scène, adapté et joué dans chacun de ses spectacles, comme La Marquise de M*** d’après Crébillon fils. En tant qu’artiste associée au Théâtre Paris-Villette, elle crée Igishanga d’après Dans le nu de la vie de Jean Hatzfeld, Journal d’une autre d’après Notes sur Anna Akhmatova de Lydia Tchoukovskaïa, Une Mouette d’après La Mouette d’Anton Tchekhov. Elle a créé Deux ampoules sur cinq d’après Notes sur Anna Akhmatova de Lydia Tchoukovskaïa, Nous demeurons (d’après les récits de personnes aliénées de la fin du XIXe siècle) et L’Opoponax de Monique Wittig. En 2016, Deux ampoules sur cinq, L’Opoponax et Let me try d’après Virginia Woolf sont réunis sous le cycle Les Insoumises à La Colline – Théâtre national. En 2019, elle met en scène Bérénice de Jean Racine au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint Denis et crée Vues Lumière à La Colline – Théâtre national. En 2022, elle crée Les Imprudents d’après les dits et écrits de Marguerite Duras. Elle réalise un moyen métrage, Les Merveilleuses, sélectionné dans la catégorie fiction du festival de Pantin en 2010. Pédagogue, elle dirige des ateliers auprès de publics amateurs et professionnels, notamment à l’École du TNB, à l’Académie Fratellini, à La Maison des Métallos, à l’atelier des Amandiers de Nanterre, à l’École de la Comédie de Saint Étienne et au CNSAD où elle monte Le Misanthrope avec les élèves de troisième année. Au Printemps des Comédiens 2023, elle mène un stage cinéma/théâtre avec Vassili Schémann.

    Dans la presse

    En se déployant presque dans un murmure, au rythme heurté, souvent très rapide de la parole d’Isabelle et de Johanna, cet univers plein de poésies singulières apparaît dans une forme d’urgence. Contre l’indifférence, contre l’intolérance, il surgit tel un édifice construit dans la nuit, à l’abri des regards mauvais et avec l’espoir de durer autant que possible.

    Anaïs Heluin, Sceneweb.fr

    Tout est vrai. Tout est faux. La réalité rejoint la fiction. La folie gagne le plateau. On se perd entre l’interprétation et le sens de l’échange entre les deux artistes. C’est vertigineux, troublant, intense. On se laisse embarquer dans cet hommage vibrant aux érotomanes du siècle derniers, à ces aliénées bouleversantes, décalées avec le monde, capables d’écrire de magnifiques récits de vie.

    Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, Transfuge

    « Encore une fois, Isabelle Lafon nous attrape, nous saisit, nous entraîne avec une grâce infinie vers d’autres horizons. Humaine, irradiante, lumineuse, elle tutoie ces anges fracassés, leur donne sensiblement la parole. » L’œil d’Olivier

    « Lumineux, le spectacle d’Isabelle Lafon trace avec délicatesse l’histoire de la folie, côté soignants comme côté malades. Je pars sans moi est une tranchée lumineuse dans l’histoire de la folie, vue des deux côtés de la barrière, soignants et malades, ou plutôt sans frontière étanche. » Anne Diatkine, Libération

    Isabelle Lafon et Johanna Korthals Altes ne travaillent pas sur la folie. Elles font de la folie un état, une vérité, une réalité qu’il leur revient de traverser, sur une scène de théâtre.

    Joëlle Gayot, Télérama

    C’est une traversée d’une incroyable délicatesse. On est touché par leur force poétique, dérouté aussi, on sourit souvent, on rit parfois.

    Mathieu Perez, Le Canard enchainé
  • Documentation

  • Rendez-vous

    • Visites commentées de Rémanescences par Jacques Grison
      tout public : du mardi au vendredi à 18 h, le samedi à 16 h et 18 h, le dimanche à 14 h, durée 1 h, gratuit sur réservation
      groupes spécifiques : sur demande et sur réservation
    • Séance de dédicace de l’ouvrage Les Cris durent par Jacques Grison
      samedi 7 octobre à 19h à la librairie Passages au TNP
    • Les jeudis du TNP
      rencontre avec Isabelle Lafon après le spectacle Je pars sans moi
      jeudi 12 octobre
    • audiodescription de Rémanescences en direct avec Audrey Laforce

dimanche 15 octobre à 14h