Agnès

Texte et mise en scène Catherine Anne

Du au

Petit théâtre - Salle Jean Bouise

1h45

  • À propos

    Du jeudi 19 au vendredi 27 mars 2015

    Agnès est une des pièces majeures de l’auteure qui l’a remise en scène dernièrement, en diptyque, avec L’École des femmes. Le thème est éternellement actuel : celui du rôle assigné aux femmes et aux jeunes filles, celui de l’abus du pouvoir entre les sexes.
    La distribution est entièrement féminine. S’éloignant de tout naturalisme, neuf comédiennes abordent tous les rôles pour creuser la question homme-femme, dans le rapport au corps, au jeu du pouvoir et de la séduction.
    Elle s’appelle Agnès. C’est une femme adulte de notre temps, mais qui reste enchaînée à la petite fille de douze ans qu’elle fut, abusée par son père. Elle vit dans le passé autant que dans son présent d’avocate, captive de la mémoire de cette violence infligée à une enfant. Un des enjeux essentiels sera la reconquête de sa parole : parole empêchée, prise, retrouvée. Parole, au cœur de la liberté. Rapport entre liberté et amour. La possible conscience et prise de parole de toutes les Agnès du monde, à toute époque et dans tous pays. Catherine Anne tend le miroir des souillures irrémédiables qu’aucune avancée féministe ne semble devoir éviter.

    © Hervé Bellamy

  • Biographies

    Catherine Anne est comédienne, écrivaine et metteuse en scène. Formée à l’ENSATT puis au CNSAD de Paris, elle a joué sous la direction de Claude Régy, Jacques Lassalle, Jean-Louis Martinelli, Jean-Claude Buchard, Gilles Gleize et Carole Thibaut. En 1987, elle crée la compagnie A Brûle-Pourpoint, écrit et met en scène Une année sans été, une pièce librement inspirée de la vie et de l’oeuvre de Rainer Maria Rilke. Sa création au Théâtre de la Bastille la même année remporte un grand succès. Puis elle reçoit le prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique pour Combien de nuits faudra-t-il marcher dans la ville ? en 1988 et le prix Arletty de l’oeuvre dramatique en 1990. Nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 1999, Catherine Anne a dirigé le Théâtre de l’Est parisien de 2002 à 2011. Elle est l’auteure d’une trentaine de pièces traduites en plusieurs langues et jouées régulièrement dans toute l’Europe et au Québec. Parmi les textes qu’elle a écrits et mis en scène on peut citer Pièce africaine (2007), Dieu est le plus fort (écrit en 2008 en réponse à une commande de la Comédie-Française), Crocus et fracas (2010), Le Ciel est pour tous (2010) ou encore Comédies tragiques (2011), créés au Théâtre de l’Est parisien puis repris en tournée. Son texte, Une année sans été, a fait l’objet d’une mise en scène remarquée de Joël Pommerat à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (2014).
    La compagnie A Brûle-Pourpoint / Catherine Anne s’implantera en Rhône-Alpes en 2015.

  • Distribution

    Avec
    Morgane Arbez,
    Marie-Armelle Deguy,
    Océane Desroses,
    Caroline Espargilière,
    Françoise Fouquet,
    Fabienne Lucchetti,
    Mathide Martinage,
    Stéphanie Rongeot,
    Mathilde Souchaud

    Scénographie Sigolène de Chassy
    lumières Nathalie Perrier
    assistante lumières Mathilde Chamoux
    son Madame Miniature
    assistant son Thomas Laigle
    costumes Floriane Gaudin
    perruques Laurence Berodot, Mélanie Gerbeaux
    assistant à la mise en scène Damien Robert

    Production A Brûle-Pourpoint

    Coproduction
    Espace Malraux — Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie
    Théâtre des Quartiers d’Ivry
    Comédie de Picardie

    Avec le soutien de DIESE # Rhône-Alpes
    Avec la participation artistique de l’Ensatt et du Jeune Théâtre National

    Agnès est publié aux éditions Actes Sud-Papiers.

  • Revue de Presse

    Irène Sadowska Guillon / Kourandart
    « Un spectacle saisissant et bouleversant. (…) La plupart des comédiennes jouent plusieurs personnages ce qui à la fois crée une distance et leur confère un caractère emblématique de figures sociales.
    Toutes sont justes dans un jeu non naturaliste, non psychologique et en même temps incarné. Mais on admire particulièrement Marie-Armelle Deguy dans le rôle du père et le jeu en nuances de la sublime Evelyne Istria en grand-mère et patronne du pressing. Catherine Anne imprime à sa mise en scène un rythme rapide, les séquences s’enchainent instantanément, s’imbriquant souvent les unes dans les autres. Pas de pathétique, on ne cherche pas à susciter l’émotion, ni la compassion, la violence suggérée et pas représentée semble d’autant plus menaçante, terrifiante. Un spectacle extrêmement fort, qui met à mal nos bonnes consciences, brise nos tabous, rompt le silence sur les secrets enfouis que notre société refoule toujours. »

    Thomas Baudeau / Fous de Théâtre

    Globalement juste, percutant, et poignant. (…) Habilement structuré, constitué de flashbacks, d’ellipses, doté de caractères complexes, contenant des dialogues forts, âpres, sans fioriture, des monologues prenants, des situations quelquefois pénibles, mais aussi empreint d’une certaine poésie, l’ouvrage de Catherine Anne se révèle une belle partition, riche, dense, fluide, dont s’emparent intelligemment ses interprètes.
    A commencer par l’époustouflante Marie-Armelle Deguy, (…) campant magistralement un épouvantable père incestueux. Quelle puissance, quelle cruauté, quelle perversion, quelle violence, quelle intensité dans le jeu de cette femme à l’allure plutôt frêle, qui nous fait admettre sans broncher son travestissement. Superbe composition, remarquablement maîtrisée. Aussi brillante, Morgane Arbez qui nous embarque au plus profond de l’âme de la jeune Agnès, dévoilant une errance psychologique douloureuse et bouleversante. Impeccable, encore, Léna Bréban sous l’influence de son mari… A voir.

    Bruno Fougniès / Reg’arts

    Tous les rôles sont joués par des comédiennes. Un choix qui n’est pas innocent et qui prend toute sa valeur quand il crée une distance nécessaire avec le réalisme. Un choix qui apporte également du sens, principalement pour le rôle du père incestueux magnifiquement donné par Marie-Armelle Deguy d’une force incroyable. Voici donc le père, d’une corpulence fluette, la voix à peine virile, qui ne ferait pas peur à une mouche : mais son pouvoir est ailleurs. (…) Nul apitoiement, nul sanglot, la mise en scène de Catherine Anne, âpre et violente, évite les écueils du pathétique. C’est à une lutte qu’elle appelle, une révolte. C’est une gifle qu’elle donne à la domination des hommes, une gifle qui fait du bien.

  • Vidéo

  • Documents

  • Autour du spectacle

    • Rencontre avec Catherine Anne à la Librairie Passages le mardi 24 mars 2015 à 19h00. En savoir plus.
    • Rencontre après-spectacle.
      Nous vous invitons à rencontrer des membres de l’équipe artistique,
      le mardi 24 mars 2015 à l’issue de la représentation.