Ubu roi (ou presque)

de Alfred Jarry / fatrasie collective

  • Spectacle TNP

Du au

Grand théâtre, salle Roger-Planchon

1h50

  • Adapté aux scolaires
  • À propos

    Tout public à partir de 12 ans – Nouvelle version 2017

    Ubu, capitaine des dragons, officier de confiance de Venceslas, jouit de la haute estime de son roi. Tandis que sa femme, mère Ubu, aspire au trône. Pour convaincre son époux, elle trace un tableau séduisant de la vie de souverain. « Tu pourrais augmenter infiniment tes richesses et manger fort souvent des andouilles. » Cette image idyllique fait réfléchir le gros homme. Il organise, avec le vaillant capitaine Bordure, une conspiration. Mais se sentant trahi, il s’esclaffe : « merdre, jarnicoton bleu, de par ma chandelle verte, je suis découvert, je vais être décapité ! » Devant le roi, il passe aux aveux. Fort heureusement, personne n’entend rien à son langage bredouillant et tonitruant. Mère Ubu ne lâche pas l’affaire. Un attentat est mis sur pied. Ce sera le massacre de la famille royale et l’ascension au trône du père Ubu. Devenu roi, il agit avec autorité et brutalité.

    Ubu roi n’est pas seulement un canular, une farce plaisante et féroce, une parodie loufoque. C’est avant tout l’entrée en scène d’un personnage dont le nom s’inscrit dans l’histoire de la littérature et dans la vie de tous les jours. Par-delà le bourgeois enragé et le bouffon, Jarry vise l’Homme, dont il sonde, avec cette œuvre, l’indicible bêtise, la lâcheté et la sauvagerie, au moyen d’un langage tout de verdeur et de cocasserie.

    Nouvelle version 2017. Sur le plateau, lumières « flashy », batailles réglées comme des numéros de music-hall. Annick Bergeron, interprète grandiose de Sœurs de Wajdi Mouawad, sera une Mère Ubu qui donnera à cette fable plaisante et féroce, un décalage de plus.

    © Michel Cavalca

  • Biographies

    Alfred Jarry

    Alfred Jarry, poète, romancier, dramaturge, dessinateur et graveur, naît en 1873. Il écrit l’essentiel de son œuvre entre 1896 et 1903. Dans Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, 1898, Jarry invente la « pataphysique ». Cette « science des solutions imaginaires » inspirera les écrivains surréalistes tels que Raymond Queneau, Eugène Ionesco et Boris Vian. Parallèlement à son activité d’écrivain, Jarry occupe le poste de secrétaire général du Théâtre de l’Œuvre auprès de Lugné-Poe. C’est dans ce même théâtre que la création de Ubu roi, 1896, avec Firmin Gémier dans le rôle-titre, déchaîne un beau scandale. La pièce, écrite en 1888 alors que son auteur avait à peine quinze ans, eut non seulement les honneurs de la scène mais fut aussi éditée par Le Mercure de France quelques mois avant sa création. Ubu roi occupe une place essentielle dans l’histoire de la littérature et dans la vie de Jarry, qui s’efforça tout au long de son existence de s’identifier au personnage qu’il avait créé. Désargenté, miné par l’alcool, il meurt à Paris à l’âge de trente-quatre ans.

    Christian Schiaretti

    Christian Schiaretti, metteur en scène, pédagogue, succède à Roger Planchon à la tête du TNP en 2002. De 1991 à 2002, il est directeur de la Comédie de Reims. Au TNP, il présente Mère Courage et ses enfants et L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht, Père, Mademoiselle Julie et Créanciers de August Strindberg, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, 7 Farces et Comédies de Molière, Philoctète de Jean-Pierre Siméon, trois pièces du Siècle d’or : Don Quichotte, Don Juan, La Célestine, les cinq premières pièces du Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud, Mai, juin, juillet de Denis Guénoun (Festival d’Avignon 2014), Le Roi Lear de William Shakespeare, Bettencourt Boulevard ou une histoire de France de Michel Vinaver, La Tragédie du roi Christophe de Aimé Césaire… Ses spectacles, Coriolan de William Shakespeare, 2006, Par-dessus bord de Michel Vinaver, 2008, et Une Saison au Congo de Aimé Césaire, 2013, ont reçu de nombreux prix. Pour l’inauguration du nouveau Grand théâtre, il crée Ruy Blas de Victor Hugo, le 11 novembre 2011. Christian Schiaretti, très attaché à un théâtre de répertoire, reprend régulièrement ses créations avec ses comédiens.

  • Distribution

    Avec, sous la direction de Christian Schiaretti : Annick Bergeron, Stéphane Bernard, Julien Gauthier, Damien Gouy, Margaux Le Mignan, Clémence Longy, Clément Morinière, Maxime Pambet, Julien Tiphaine
    Marc Delhaye — musicien

    adaptation Pauline Noblecourt

    composition musicale, improvisation Marc Delhaye

    scénographie et costumes Fanny Gamet

    assistante aux costumes Émily Cauwet-Lafont

    lumières Julia Grand
    travail corporel Dimitri Mager

    assistante à la mise en scène Louise Vignaud

    production Théâtre National Populaire

    création au TNP, avril 2016

  • Revue de presse

    « Franche déconnade au TNP avec Ubu roi. Le spectacle ne manque ni de panache, ni d’humour… »
    Antonio Mafra, Le Progrès.

    « Christian Schiaretti, le directeur du TNP entend montrer le côté visionnaire d’Alfred Jarry. Ubu est, selon lui, l’avatar d’un monde littéralement dans la « merdre »; la pièce, jouée aujourd’hui, apparaît comme une métaphore du capitalisme en vrille, d’une société de (sur)consommation en pleine indigestion. La « fatrasie collective  » débridée que nous offre Schiaretti se déguste avec un plaisir vorace et rebelle. »
    Philippe Chevilley, Les Échos.

    « Il faut d’abord reconnaître la réussie et provocante scénographie de Fanny Gamet. Déchetterie vaste et accidentée, le décor est au sens propre un tas de merde. Étrons géants, trou anal expulsant ou engloutissant les comédiens, résidus de toutes sortes jonchant le sol ou accumulés en collines d’immondices, tel est le lieu unique de la représentation. Puissante métaphore des abjections physiques et mentales charriées par un texte où défécation et vomissement participent de la geste ubuesque. (…) Stéphane Bernard (Père Ubu) est époustouflant de générosité. Son interprétation décline avec brio toutes les nuances de son horrifique personnage. Veule, ordurier, puéril, haineux, inconscient, gouailleur, il enrichit de sa composition la liste des comédiens qui ont excellé dans ce rôle. »
    Michel Dieuaide, Les Trois Coups.

  • En lien avec le spectacle

    • Prélude

      Jeudi 12 octobre à 19h, la découverte d’une œuvre, de son auteur, de l’histoire sous une forme accessible à tous. En savoir plus

    • Résonance à l’Université Lumière Lyon 2 – Campus de Bron « Langage et pouvoir » Lundi 16 octobre 18h30. En savoir plus
    • Audiodescription

      Jeudi 19 octobre. Les personnes malvoyantes ou non-voyantes peuvent suivre en direct la description du spectacle au moyen d’un casque à haute fréquence. La représentation est précédée d’une approche tactile du décor.

      Pour bénéficier de ce dispositif d’accompagnement, il est nécessaire de se signaler lors de la réservation des places.
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    • Rencontre après spectacle

      Jeudi 19 octobre à l’issue de la représentation, nous vous invitons à rencontrer les membres de l’équipe artistique.

    • Théâtromôme

      Dimanche 22 octobre à 15h30. Pendant que les parents assistent au spectacle, les enfants sont accueillis dans un atelier en lien avec l’activité théâtrale.
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  • Documents