Richard II

de William Shakespeare
mise en scène Christophe Rauck

  • Spectacle

Du au

salle Roger-Planchon

2 h 55 (entracte compris) du mardi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche le lundi

  • À propos

    La pièce, écrite en 1595, s’ouvre sur une dispute : Bolingbroke, cousin du roi Richard II, s’oppose à Mowbray, duc de Norfolk. Ils s’accusent mutuellement de trahison. Richard II, d’abord témoin passif, se positionne soudain en souverain arbitraire : il condamne les deux hommes à l’exil. Mais voici que meurt Jean de Gand, le père de Bolingbroke. Richard II s’empare de l’héritage de son cousin et s’en va guerroyer en Irlande. Fou de rage, Bolingbroke profite de l’absence de Richard pour envahir l’Angleterre et usurper le pouvoir. À son retour, Richard II est abandonné par les siens. Il n’a alors d’autre choix que d’abdiquer en faveur de son cousin, futur Henry IV.
    Dans cette pièce qui avance à force d’intrigues politiques, de trahisons et de complots, William Shakespeare raconte l’inéluctable chute d’un roi. D’abord au sommet de sa gloire, Richard s’isole, se retranche dans sa tour d’ivoire. Son pouvoir vacille, sa couronne se dérobe. Frappé de plein fouet par une crise politique dont il est l’auteur, il sombre dans la mélancolie. Presque malgré lui, il entame une introspection, un lent cheminement vers la dépossession – perturbé de bout en bout par des soubresauts autoritaires. Par une mise en scène rigoureuse et graphique, Christophe Rauck fait entendre impeccablement le texte. Il se met au service d’un texte qui ouvre une réflexion philosophique sur le désordre du monde, qu’il soit élisabéthain ou contemporain, et poursuit sa réflexion sur le pouvoir et la manière dont il transforme les individus qui se frottent à son exercice.

  • Biographies

    William Shakespeare

    Poète dramatique anglais, il est né en 1564 à Stratford-upon-Avon. Il est l’auteur de farces et de comédies, un genre qui, à l’époque, n’en était qu’à ses débuts : Le Songe d’une nuit d’été, Beaucoup de bruit pour rien, Comme il vous plaira, Le Marchand de Venise. Il écrit également des drames historiques avec Richard II et Richard III, Henri IV et Henri V, et d’autres inspirés des pièces de l’Antiquité comme Coriolan, Jules César, Antoine et Cléopâtre. Mais c’est peut-être avec ses tragédies qu’il atteint l’apogée de son art, thématisant l’ingratitude, la soif du pouvoir, la folie, la violence des passions humaines à travers des caractères primitifs, puérils, romantiques ou torturés. On lui doit des œuvres capitales, notamment Hamlet, Othello, Roméo et Juliette, Le Roi Lear ou Macbeth. Outre son œuvre théâtrale, William Shakespeare a composé, entre 1593 et 1596, 154 sonnets. Dans une tonalité plus intime, le poète s’incarne en un être douloureux et désabusé que l’on a souvent voulu reconnaître comme Shakespeare lui-même. Il meurt dans sa ville natale en 1616, quelques années avant la naissance de Molière. Bien qu’il ait bénéficié de la reconnaissance du public et de la cour de son vivant, son destin reste mal connu. Si ses œuvres complètes furent éditées dès 1623 en Angleterre, il faut attendre le XIXème siècle et la Révolution romantique pour que ses pièces soient reconnues et appréciées en France.

    Christophe Rauck

    Entre 1997 et 2002, il suit le stage de mise en scène de Lev Dodine à Saint-Pétersbourg dans le cadre de l’École nomade de mise en scène du JTN. Il met en scène deux textes de William Shakespeare puis Le Théâtre ambulant Chopalovitch de Lioubomir Simovitch au Théâtre du Peuple de Bussang qu’il dirige de 2003 à 2005. Il y crée Le Dragon d’Evgueni Schwartz, La Vie de Galilée de Bertolt Brecht et Le Revizor de Nicolas Gogol. Il monte ensuite des textes de Martin Crimp ou Beaumarchais (Comédie-Français). En 2008, il est nommé directeur du TGP, centre dramatique national de Saint-Denis. Il y crée Cœur ardent d’Alexandre Ostrovski, Têtes rondes et têtes pointues de Bertolt Brecht, Les Serments indiscrets de Marivaux (Grand prix 2012-2013 du Syndicat de la critique). En 2014, il est nommé à la direction du Théâtre du Nord. Sous sa direction, l’École du Nord crée une formation au métier d’auteur dramatique.
    Ses mises en scène continuent d’alterner auteurs classiques et contemporains. En 2017, il crée à Moscou Amphitryon de Molière, avec huit anciens disciples de Piotr Fomenko. Sa mise en scène entre au répertoire de l’Atelier Théâtre Piotr Fomenko à Moscou. Depuis 2020, Christophe Rauck dirige le Théâtre Nanterre-Amandiers, centre dramatique national. En 2021, il crée au Théâtre du Nord Dissection d’une chute de neige de Sara Stridsberg, spectacle présenté au TNP.

  • Distribution

    avec Louis Albertosi, Greene, Lord Willoughby, la dame, Surrey, le geôlier
    Thierry Bosc, Jean de Gand, York
    Éric Challier, Bolingbroke
    Murielle Colvez, La duchesse de Gloucester, Berkeley, La duchesse d’York, l’abbé
    Joaquim Fossi, Percy, Bagot, Scroope
    Cécile Garcia-Fogel, La reine, Salisbury, Exton
    Pierre-Thomas Jourdan, Bushy, un apprenti, Fitzwater
    Micha Lescot, Richard II
    Guillaume Lévêque, Mowbray, Northumberland
    Emmanuel Noblet, Aumerle
    Pierre-Henri Puente, Carlisle, le jardinier, le capitaine, le maréchal, Ross

    traduction Jean-Michel Déprats
    dramaturgie Lucas Samain
    scénographie Alain Lagarde
    vidéo Étienne Guiol
    costumes Coralie Sanvoisin
    lumière Olivier Oudiou
    musiques Sylvain Jacques
    maquillage et coiffures Cécile Kretschmar
    maître d’armes Florence Leguy

    remerciements atelier 69 (masque), Philippe Jamet (conseils chorégraphiques), Julie Poirier

    • spectacle créé en juillet 2022 dans le cadre du 76e Festival d’Avignon
    • vidéo monologue de Richard II (Acte III scène 2) : librement inspirée de l’œuvre La Mer d’Ange Leccia (1977-2022)
    • la pièce, traduite de l’anglais par Jean-Michel Déprats, est parue aux éditions Gallimard, collection Folio théâtre
    • production Théâtre Nanterre-Amandiers – CDN
    • coproduction Festival d’Avignon
    • avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts-de-France et le ministère de la Culture
  • Vidéo

  • La presse en parle

    Si les enjeux de la pièce nous échappent quelque peu au démarrage, il est vrai que nous ne sommes pas anglais et que nous connaissons mal cette histoire, nous sommes très vite rattrapés par la force qui émane de cette intrigue dont la figure centrale, Richard II, est portée par un Micha Lescot majestueux dans son costume blanc qui, de sa longue silhouette, domine la pièce de bout en bout. Incroyable acteur qui se métamorphose à vue, tantôt mélancolique, tantôt colérique, à la fois monarque qui inspire le respect pour soudain se comporter en enfant gâté. Imprévisibles, ses décisions prennent de court ce qui lui reste de cour, lui-même naviguant à vue au milieu des trahisons qui sont légion.

    Marie-José Sirach, L’Humanité

    Christophe Rauck s’empare brillamment du Richard II de Shakespeare, avec dans le rôle-titre, un Micha Lescot magistral. Un grand moment de théâtre qui sonde la question intemporelle de l’exercice du pouvoir.

    Marie-Valentine Chaudon, La Croix

    La verve shakespearienne réflexions sur le pouvoir et sur les vanités de l’existence y retrouve alors son éclat, comme les fameuses ruptures de ton qui font toute la saveur du baroque élisabéthain : passages par le burlesque, la parodie… Moins monolithique, avec projections vidéo, masques ou détonation assourdissante à l’appui, la mise en scène, dont on ne saisit pas toujours les ressorts, pique la curiosité. Elle préserve surtout la limpidité de l’interprétation, la beauté du texte et la superbe d’un roi déchu qui nourrissent le plaisir du spectateur.

    La Terrasse
  • Documentation

  • Rendez-vous

    • Stage de pratique théâtrale avec Guillaume Leveque
      → samedi 11 et dimanche 12 novembre
    • Théâtromôme « Mieux vaut parfois entendre parler du roi que de le voir »
      garderie artistique le temps du spectacle
      dimanche 12 novembre
    • Audiodescription en direct par Elisabeth Martin-Chabot
      précédée d’une visite tactile du décor
      dimanche 12 novembre à 14 h 30
    • Les jeudis du TNP
      prélude
      jeudi 16 novembre à 18 h 30
      rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle
      jeudi 16 novembre