Les Imprudents
- Spectacle
Du au
salle Jean-Bouise
1h30 du mardi au samedi à 20h30 sauf jeudi à 20h, dimanche à 16h, relâche le lundi
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À propos
Isabelle Lafon a l’art de faire surgir le théâtre en jouant avec ses seuils. Après le triptyque des Insoumises, autour des écrivaines Anna Akhmatova, Monica Wittig et Virginia Woolf, la metteuse en scène s’attèle à la figure de Marguerite Duras. Romancière, cinéaste et femme de lettres, Marguerite Duras a également mené de nombreux entretiens, dans les années 1960. Cette matière méconnue, foisonnante, est le point de départ choisi par Isabelle Lafon pour sa traversée poétique du mythe Duras.
Sur scène, deux comédiennes et un comédien se lancent dans un espace de recherche épuré : une table avec des feuilles éparpillées, trois chaises, un piano. À partir des archives, ils donnent corps à des silhouettes plus ou moins connues : une stripteaseuse, une lycéenne ou encore des mineurs et femmes de mineurs du Pas-de-Calais à qui Marguerite Duras lisait des textes de Henri Michaux et Francis Ponge ; il y a aussi le journaliste Pierre Dumayet et les membres du « groupe de la rue Saint-Benoît », Robert Antelme, Dionys Mascolo, Edgar Morin ou Claude Roy.
Le spectacle se fraie un chemin au travers de ces fragments de vie entrecoupés par les digressions d’Isabelle Lafon. En engageant un dialogue au présent avec le matériau littéraire et humain qu’ils traversent, les comédiens révèlent des choses essentielles, inattendues. Ils racontent leur Duras et disent la trace impalpable et réelle que peut laisser une grande œuvre littéraire sur la vie. Entre les mots, par échos, associations d’idées et clins d’œil, se dessine en pointillé le portrait d’une femme méconnue. Sous les grands écrits, sous la figure publique, sous l’icône, une présence s’impose, celle d’une femme libre et soucieuse des autres.
En 2019, pour la création de Vues Lumière, Isabelle Lafon se penchait déjà sur l’écriture de plateau. Avec Les Imprudents, elle radicalise encore son geste. Soir après soir, main dans la main avec ses coéquipiers, elle se met en quête d’un endroit de vie insaisissable. Un travail d’orfèvre entre élégance et imprudence.
Spectacle recommandé pour les personnes porteuses de handicap visuel.
Plus d’infos sur la page Infos pratiques
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Biographies
Marguerite Duras
De son vrai nom Marguerite Donnadieu, elle est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue nord de Saigon, alors en Indochine française. En 1932, alors qu’elle vient d’obtenir son baccalauréat, elle quitte Saigon et vient s’installer en France pour poursuivre ses études de droit. Cette enfance en Indochine, puis son déracinement lorsqu’elle rejoint Paris à l’âge de dix-sept ans, marqueront son œuvre. À Paris, elle rencontre Robert Antelme qu’elle épouse en 1939. De cette union naitra en 1942 un premier enfant mort-né. C’est durant cette période troublée qu’elle rencontre Dionys Mascolo. En 1943, Marguerite et Robert Antelme s’installent au 5 rue Saint Benoit, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Le groupe de la rue Saint-Benoit, avec les intellectuels Edgar Morin, Claude Roy, Maurice Nadeau et bien d’autres, se réunit régulièrement. Marguerite entre dans la résistance, via le réseau de Francois Mitterrand, aux côtés de Robert Antelme et Dionys Mascolo. Elle publie alors un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents. En 1944, Robert Antelme est arrêté puis déporté à Dachau. Marguerite s’inscrit au PCF. De 1943 à 1949, elle écrit ses Cahiers de la guerre. Après le retour de déportation de Robert, elle poursuit ce journal. C’est le deuxième cahier, écrit entre 1946 et 1948, qui contient ce qu’elle publiera sous le titre de La Douleur, en 1985. À la libération, Robert Antelme retrouve son épouse ; il est dans un état critique. En 1947, Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean. En 1950, elle est exclue du PCF pour antistalinisme. Elle publie Un Barrage contre le Pacifique puis Le Marin de Gibraltar. Elle se lance dans le cinéma, avec l’écriture des dialogues d’Hiroshima mon amour d’Alain Resnais ou à travers la réalisation. À côté de son travail romanesque, cinématographique et théâtral, elle mène une activité journalistique féconde. Par la multiplication de ses activités, elle obtient une reconnaissance nationale. Politiquement marquée à gauche malgré l’abandon de sa carte de membre du PCF, elle milite activement contre la guerre d’Algérie et signe le Manifeste des 121. Elle publie les romans Le Vice-Consul ou Le Ravissement de Lol V. Stein. Active dans les évènements de mai 1968, elle poursuit la diversification de ses activités théâtrales en écrivant la pièce L’Amante anglaise, mise en scène par Claude Régy en 1968 au TNP. En 1984, L’Amant est récompensé par le Prix Goncourt.
Isabelle Lafon
Formée aux ateliers de Madeleine Marion, elle a joué dernièrement dans Mort prématurée d’un chanteur solitaire dans la force de l’âge de Wajdi Mouawad. Précédemment, elle a travaillé sous la direction de Marie Piemontese, Chantal Morel, Guy-Pierre Couleau, Alain Ollivier, Thierry Bédard, Daniel Mesguich, Michel Cerda ainsi que Gilles Blanchard.
Elle a mis en scène, adapté pour le théâtre et joué dans chacun de ses spectacles, comme La Marquise de M*** d’après Crébillon fils. En tant qu’artiste associée au Théâtre Paris-Villette, elle crée Igishanga d’après Dans le nu de la vie – récits des marais rwandais de Jean Hatzfeld, Journal d’une autre d’après Notes sur Akhmatova de Lydia Tchoukovskaïa, Une Mouette d’après La Mouette d’Anton Tchekhov. Depuis, elle a créé Deux ampoules sur cinq, Nous demeurons et L’Opoponax de Monique Wittig. En 2016, Deux ampoules sur cinq, L’Opoponax et Let me try d’après le journal de Virginia Woolf sont réunis sous le cycle Les Insoumises au Théâtre national de La Colline. En 2019, elle met en scène Bérénice de Jean Racine au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis et créé Vues Lumière au Théâtre national de La Colline.
Elle a réalisé un moyen-métrage, Les Merveilleuses, sélectionné dans la catégorie fiction du festival de Pantin en 2010.
Également pédagogue, elle dirige de nombreux ateliers auprès de publics amateurs et professionnels, notamment à l’École du Théâtre national de Bretagne, à l’Académie Fratellini ou encore à La Maison des Métallos et au Conservatoire National supérieur d’Art Dramatique où elle monte cette saison Le Misanthrope avec les élèves de troisième année.
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Distribution
d’après les dits et écrits de Marguerite Duras
Conception et mise en scène Isabelle Lafon
Écriture et jeu Pierre-Félix Gravière, Johanna Korthals Altes, Isabelle Lafon
Lumière Laurent Schneegans
Assistante à la mise en scène Jézabel d’Alexis
Administration Daniel Schémann
Production Compagnie Les Merveilleuses
Coproduction Le Printemps des Comédiens, La Colline – Théâtre national, Théâtre Dijon-Bourgogne Centre Dramatique National, Compagnie Les Merveilleuses
La compagnie Les Merveilleuses est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Ile-de-FranceEn partenariat avec :
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La presse en parle
C’est un spectacle ultra-sympathique, bourré de chemins de traverse, de fausses-vraies digressions, d’imprévues, de péripéties, qui ne sanctuarise pas la grande autrice, mais s’ancre sur sa curiosité sans limite.
Libération, Anne DiatkineIsabelle Lafon doute, ose, avance dans l’inconnu. Duras la reçoit chez elle, en amie.
Balagan, le blog de Jean-Pierre ThibaudatTout se confond entre rires et larmes, entre passé et présent, entre rêves et réalités. Saisi, captivé, le public se laisse emporter par la tornade Duras, savoureusement ciselée par la metteuse en scène et comédienne, qui déploie avec légèreté, facilité une palette de jeux incroyable.
L’Œil d’Olivier, Olivier Frégaville-GratianC’est comme une escapade. Comme une échappée libre et belle, belle et vivante, vivante et impétueuse.
La Terrasse, Manuel Piolat Soleymat -
Rendez-vous
- Les jeudis du TNP
→ lecture avant spectacle
autour de Marguerite Duras,
en partenariat avec le CRR Lyon
jeudi 24 novembre à 19h
→ rencontre après spectacle
jeudi 1er décembre
- Passerelle Cinéma
→ Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin
au Comœdia, Lyon
en présence d’Isabelle Lafon
dimanche 27 novembre à 11h15
Plus d’infos
- Passerelle Musée
→ Fast and Curious au Musée des Beaux-Arts
Marguerite Duras, l’art dans nos vies
mercredi 30 novembre à 12h30
Plus d’infos
- Les jeudis du TNP
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Documentation
- Télécharger le programme de salle (PDF, 1 Mo).