Le Crocodile trompeur / Didon et Énée
- Spectacle
Du au
salle Roger-Planchon
2h05 du mardi au samedi à 20h, dimanche à 15h30, relâche le lundi
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À propos
Le dernier spectacle de la saison sera théâtral, musical, émouvant et loufoque à souhait. À l’aide de matériaux puisés dans la littérature, la peinture, le cinéma et le documentaire, les artistes réunis sur scène « bricolent » l’opéra Didon et Énée de Purcell à l’aune des temps présents. L’histoire de Didon, éperdument amoureuse d’Énée qu’elle doit pourtant laisser partir fonder une nouvelle nation, prend place dans un décor composé de gravats, d’un lustre de cristal ou de fils de pêche… Cette étrange composition cache pourtant une machinerie bien huilée, prête à accueillir la tragédie.
Le spectacle mêle à la partition baroque l’énergie du jazz, puisant dans tous ses outils : improvisation, arrangements, utilisation des moyens du bord. Dans l’orchestre réuni par Florent Hubert, la guitare remplace le clavecin, les instruments à cordes deviennent des percussions et l’on joue du saxophone et de la trompette. Par un assemblage habile et rigoureux, des digressions burlesques dignes des Monty Python s’infiltrent dans le registre tragique du mythe. Les images décalées se succèdent, les trouvailles scéniques déferlent, mais n’entravent en rien l’éclat des partitions. Perdus dans l’absurde et le chaos, les chants de la reine Didon, interprétée par Anne-Emmanuelle Davy, trouvent une caisse de résonance inattendue. Les héros sont ramenés à leur humanité (et à leur maladresse souvent hilarante), tandis que les airs subliment l’ampleur des passions. Les détours et tromperies à l’œuvre révèlent finalement les racines d’un monument de la musique baroque, et les territoires extrêmes qu’il brasse et embrasse : aimer, quitter, dévorer, se laisser mourir. En explosant les codes opératiques, les artistes touchent au passage à ce point d’équilibre où musique et action théâtrale sont indissociables, où la musique est action.
Créé à la fin du XVIIe siècle, Didon et Énée est composé sur un livret de Nahum Tate, lui-même inspiré par l’Énéide de Virgile. La variation imaginée par Jeanne Candel, Samuel Achache et leurs compères s’inscrit dans l’histoire de ces réécritures. Fondé en 2009 à Paris, le collectif la vie brève est un « ensemble » qui fait de l’opéra avec les moyens du théâtre, mettant la musique sur scène et en scène. Consacré par le Molière du meilleur Théâtre musical en 2014, leur Crocodile trompeur n’a pas fini d’étonner !
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Biographies
Henry Purcell
Compositeur anglais, il est né le 10 septembre 1659 et mort le 21 novembre 1695. Il débute comme choriste à la Chapelle Royale et acquiert dès son adolescence d’autres charges en tant qu’accordeur et copiste. Il s’impose rapidement comme le musicien attitré du roi Charles II. Après une certaine mise à l’écart lors du règne de Jacques II (1685-1689) qui lui préfère des musiciens catholiques, Henry Purcell retrouve ses attributions et un certain succès populaire grâce à Guillaume III et à Marie II d’Angleterre. Il sera ainsi le compositeur du premier Te Deum en langue anglaise avec accompagnement orchestral.
Samuel Achache
Comédien et metteur en scène, il se forme au Conservatoire du Ve arrondissement avec Bruno Wacrenier puis au CNSAD. En 2013, il co-met en scène avec Jeanne Candel Le Crocodile trompeur /Didon et Énée, théâtre-opéra d’après Henry Purcell, récompensé du Molière du spectacle musical. En 2015, il met en scène Fugue, présenté au Festival d’Avignon. Il renouvelle sa collaboration avec Jeanne Candel pour Orfeo/Je suis mort en Arcadi ainsi que pour La Chute de la maison avec le Festival d’Automne. En 2018, il crée Chewing gum Silence avec Antonin Tri Hoang avec le Festival d’Automne, Songs avec l’Ensemble Correspondance – Sébastien Daucé. De 2019 à 2020, il codirige le Théâtre de l’Aquarium avec la vie brève. En 2020, il met en scène au Théâtre de l’Aquarium Original d’après une copie perdue conçu avec Marion Bois et Antonin Tri Hoang. En 2021, il quitte le Théâtre de l’Aquarium et la vie brève et crée sa propre compagnie, La Sourde, pour poursuivre son travail autour du théâtre et de la musique.
Jeanne Candel
Metteuse en scène et comédienne, elle fait des études de lettres modernes puis entre au CNSAD où elle travaille, entre autres, avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette et Arpàd Schilling. De 2006 à 2011, elle travaille régulièrement avec Arpàd Schilling en Hongrie et en France dans différents laboratoires. C’est dans cet esprit de recherche qu’elle crée en 2009 la compagnie la vie brève.
Avec sa bande d’acteurs et de créateurs, elle met en scène : Robert Plankett en 2010 ; Le Crocodile trompeur / Didon et Énée, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après l’opéra de Henry Purcell et d’autres matériaux en 2013 ; Le Goût du faux et autres chansons au festival d’Automne 2014 ; Orfeo, co-mis en scène avec Samuel Achache, d’après Monteverdi en 2017 ; Demi-Véronique, ballet théâtral d’après la cinquième symphonie de Gustav Mahler co-créé et joué avec Caroline Darchen et Lionel Dray en 2018 ; Tarquin, drame lyrique composé par Florent Hubert sur un livret de Aram Kebabjian en 2019.
En 2006, elle est invitée à mettre en scène Brùndibar de Hans Krasa à l’Opéra de Lyon. En pleine crise sanitaire, elle met en scène Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau, sous la direction musicale de Raphaël Pichon avec l’ensemble Pygmalion à l’Opéra Comique ainsi que Le viol de Lucrèce de Benjamin Britten, sous la direction de Léo Warynski à Opéra de Paris et au Théâtre des Bouffes du Nord.
Elle se passionne pour les créations in situ, dont le moteur de création repose sur le fait d’extirper des récits, des histoires inconscientes à partir de lieux préexistants. Parmi ces créations in situ : Nous brûlons, une histoire cubiste, spectacle itinérant dans les recoins du village de Villeréal (2010) ; Some kind of monster, une création sur un terrain de tennis (2012) ; Dieu et sa maman, une performance dans une église déconsacrée de Valence, remplie de canoë kayak, créée et jouée avec Lionel Dray (festival Ambivalences, 2015) ; TRAP, une performance dans les dessous du théâtre de la Comédie de Valence et dans les archives départementales de la ville (2017).
Depuis 2019, elle co-dirige avec Marion Bois et Élaine Méric le Théâtre de l’Aquarium, lieu de création dédié à l’enchevêtrement du théâtre et de la musique.
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Distribution
d’après l’opéra de Henry Purcell et d’autres matériaux
mise en scène Samuel Achache et Jeanne Candel
direction musicale Florent Hubertde et avec Matthieu Bloch, Anne-Emmanuelle Davy, Myrtille Hetzel, Florent Hubert, Clément Janinet (en alternance avec Marie Salvat), Olivier Laisney, Léo-Antonin Lutinier, Thibault Perriard, Jan Peters, Jeanne Sicre, Marion Sicre, Lawrence Williams
arrangement musical collectif
direction de la chorale Jeanne Sicre
scénographie Lisa Navarro
lumière Vyara Stefanova
costumes Pauline Kieffer
construction du décor François Gauthier-Lafaye, Didier Raymond, Pierre-Guilhem Costes• production (reprise 2021) la vie brève – Théâtre de l’Aquarium
• production (création 2013) C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord
• coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; la vie brève ; La Comédie de Valence – centre dramatique national Drôme-Ardèche ; MC2: Grenoble ; Le Radiant-Bellevue, Caluire-et-Cuire ; Théâtre de Caen ; Théâtre Forum Meyrin, Genève
• avec le soutien du Théâtre de la Cité Internationale, Paris
• avec l’aide à la production et à la diffusion d’Arcadi Île-de-France, de la SPEDIDAM, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Région Île-de-FranceEn partenariat avec :
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Rendez-vous
- Passerelle Musée
→ Fast and Curious au Musée des Beaux-Arts
Folle Passion
mercredi 7 juin 12h30, durée 30 min
plus d’infos
- Passerelle Musée
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La presse en parle
Ce spectacle est complètement fou. On rit autant que l’on est ému, allez-y !
Le Figaro, Armelle HéliotJeunesse glorieuse et jubilatoire de cette troupe qui sait tout faire : le Crocodile est l’incarnation à plusieurs d’un détraquement, menée comme si chaque acteur-musicien-chanteur était un membre d’un même corps passionné.
Libération, Éric LoretDerrière le côté bricolé (revendiqué), l’artisanat est bien là, patient, imaginatif, profondément attaché, de toute évidence, à l’esprit du baroque anglais.
Télérama, Sophie Bourdais -
Documentation