France-fantôme
- Spectacle
Du au
salle Roger-Planchon
2h25
du mardi au samedi à 20h sauf jeudi à 19h30,
dimanche à 15h30, relâche le lundi
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À propos
« Laïcité, sécurité, immortalité » : voici la devise de la France du XXVe siècle imaginée ici par Tiphaine Raffier. Dans cette société, la mémoire individuelle est une donnée que l’on peut stocker : grâce au Démémoriel, tout un chacun peut conserver ses souvenirs dans des boîtiers numériques, moyennant rémunération. Cette technologie révolutionnaire rend possible le retour des morts, par réintégration de leur mémoire dans de nouvelles enveloppes corporelles. Ainsi, lorsque son mari Sam décède dans un attentat, Véronique demande son rappel. Mais les choses ne se passent pas comme prévu : comme 3 % des rappelés, Sam est incompatible avec son nouveau corps. Quant à Véronique, elle ne cherche qu’à retrouver le visage de l’être aimé – quête impossible au temps de « La Neuvième Révolution Scopique », où les images et représentations des êtres humains sont radicalement bannies. Le système se grippe, chair contre souvenirs. En arrière-plan, l’activité d’un groupuscule d’activistes fait rage : la mort ne serait-elle pas, bien plus qu’un droit, une nécessité inviolable ?
Dans France-fantôme, l’univers futuriste est un terrain de jeu théâtral ainsi qu’un lieu d’expérimentation philosophique. Comment une société peut-elle apprendre à vivre avec l’immortalité ? Qu’est-ce qui fait notre être ? De quoi sommes-nous constitués ? À l’instar de La réponse des Hommes, présenté au TNP la saison passée, Tiphaine Raffier invente un monde vertigineux et complexe, en miroir du nôtre. À l’heure où les mutations technologiques ouvrent des champs infinis, l’autrice et metteuse en scène questionne par la scène des bouleversements déjà en marche. Dans ce futur lointain, nos débats transhumanistes contemporains et notre humanité la plus archaïque se télescopent ; de tout temps, la hantise de l’oubli gouverne les destinées humaines.
Par un travail méticuleux de narration, de direction d’acteurs, de vidéo et de musique en direct, Tiphaine Raffier façonne la rencontre heureuse entre science-fiction et théâtre. Variation dystopique autour du motif de la perte et du retour de l’être aimé, France-fantôme est animé de bout en bout par le souffle d’une artiste totale.
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Distribution
avec Sharif Andoura, Guillaume Bachelé, Mexianu Medenou, Edith Mérieau, Rodolphe Poulain, Haïni Wang, Johann Weber
musiciens Marie Eberle et Pierre Marescauxassistanat à la mise en scène Lyly Chartiez-Mignauw et Lucas Samain
scénographie Hélène Jourdan
costumes Caroline Tavernier
création lumière Mathilde Chamoux
régie lumière Benjamin Trottier
musique Guillaume Bachelé
création son Frédéric Peugeot
création vidéo Pierre Martin Oriol
régie générale Olivier Floury
régie vidéo Pierre Hubert
régie son Elvire Flocken-Vitez et Martin Hennart
régie plateau Laura Millardadministration et production Véronique Atlan Fabre, Juliette Chambaud et Charlotte Pesle Beal
La pièce est parue aux éditions La Fontaine.
L’écriture du texte a été initiée à l’occasion du stage AFDAS « Créer en collectif » qui a eu lieu à La Comédie de Béthune en juin 2015, avec le Collectif SVPLMC.
Une première version a été présentée en lecture dans le cadre du festival du Jamais lu à Théâtre Ouvert – Paris – en octobre 2015 et au Théâtre Aux Ecuries – Montréal – en mai 2016, avec le soutien du CNT et du CALQ.production La femme coupée en deux* / Théâtre du Nord, CDN Lille, Tourcoing, Hauts-de-France /
coproduction Scène nationale 61, Alençon / Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes / La Criée, Théâtre National de Marseille / La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole, Villeneuve d’Ascq / Le Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
avec le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Hauts-de-France et DICREAM – et du Dispositif d’insertion de l’Ecole du Nord.* La compagnie La femme coupée en deux bénéficie du soutien du ministère de la Culture / Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France, au titre de l’aide aux compagnies conventionnées.
spectacle en partenariat avec Les Intergalactiques, festival de science-fiction de Lyon
du 13 au 18 avril 2023 -
Biographie
Tiphaine Raffier
Metteuse en scène, autrice et comédienne, elle est artiste associée à La Criée – Théâtre national de Marseille, au Théâtre du Nord à Lille, au Préau à Vire, à La Rose des Vents Villeneuve d’Asq, au Théâtre de Lorient et au TNP. C’est en avril 2012, suite à une proposition du Théâtre du Nord, que Tiphaine Raffier écrit, met en scène et joue sa première pièce La Chanson. Le spectacle est créé lors du Festival Prémices à Lille. En 2014, dans le cadre de la troisième édition du même festival, elle crée sa deuxième pièce Dans le nom. En 2017, France-fantôme voit le jour à La Criée – Théâtre national de Marseille. La même année, elle réalise un moyen métrage issu de sa première pièce de théâtre, La Chanson. Ce projet accompagné par la société de production Année zéro est soutenu par le Centre National du Cinéma. Il est présenté pour la première fois en 2018 dans le cadre de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Elle travaille actuellement à l’adaptation en long métrage de sa pièce Dans le nom. Les textes de ses spectacles sont édités aux éditions La Fontaine. Pour elle, le théâtre est ce “lieu qui peut à la fois séparer et réconcilier les êtres”, confronter la réflexion morale aux nécessités et aux urgences de la vie concrète.
Également comédienne, Tiphaine Raffier a suivi une formation initiale à l’ENMAD de Noisiel (Val de Marne), où elle travaille notamment avec Rodolphe Dana, et obtient une licence en Arts du spectacle, avant d’intégrer la 2e promotion de l’École du Nord (2006-2009). Elle y travaille sous la direction de Stuart Seide, notamment dans Quel est l’enfoiré qui a commencé le premier ? de Dejan Dukovski. Elle joue en 2010 dans Autoportrait, Autofiction, Autofilmage, mis en scène par Bruno Buffoli et Gênes 01 avec le collectif Si vous pouviez lécher mon cœur. En 2011, elle joue dans Tristesse Animal Noir, d’Anja Hilling mis en scène par Julien Gosselin et dans Nanine de Voltaire, mise en scène par Laurent Hatat. Elle travaille au Théâtre du Prato avec Gilles Defacque, notamment dans Soirée de Gala, en tournée en 2013-2014. Elle est de nouveau distribuée par Julien Gosselin dans Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq présenté au Festival d’Avignon 2013 et repris en tournée. Julien Gosselin la dirige à nouveau dans 2666 du Chilien Roberto Bolaño créé à Avignon 2016 et repris au Festival d’automne à Paris puis en tournée. À l’automne 2018, elle travaillé avec Frank Castorf à Cologne dans une adaptation de L’Adolescent de Fédor Dostoïevski. En 2020-2021, elle jouera dans Les Serpents, mis en scène par Jacques Vincey.
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La presse en parle
Tiphaine Raffier réussit l’exploit de tenir en haleine durant deux heures et demie
Le Monde, Brigitte SalinoC’est puissant, troublant. Tous les miroirs sont impitoyables.
Mediapart, Jean-Pierre ThibaudatLa vidéo et la musique en live emmènent dans une immersion qui donne à ce type de théâtre l’impression de vivre un rêve éveillé
Libération, Frédérique RousselOptant pour la sobriété et la distance prônée par l’auteur de Fahrenheit 451, Tiphaine Raffier s’empare avec bonheur des codes de la dystopie pour imaginer une France au temps de la ‘neuvième révolution scopique ‘.
Sceneweb, Anaïs HeluinOn sent une réflexion aboutie, très documentée, doublée d’une réalisation scénique et musicale soignée quasi cinématographique. Dans ce spectacle où la place des images est capitale, le travail de création et de projection vidéo est à saluer.
Théâtral magazine, François VarlinLes aventures de Véronique et de ceux qu’elle croise au sein de ce monde futuriste, celui de la Neuvième Révolution Scopique, sont interprétées avec un solide talent par des comédiens au jeu enthousiaste, guidés par une mise en scène millimétrée. L’ensemble compose un spectacle intéressant et esthétiquement abouti, qui place sa créatrice parmi les plus prometteurs artistes de son âge.
La Terrasse, Catherine Robert -
Rendez-vous
- Passerelle Musée
→ Fast and Curious au Musée des Beaux-Arts
En quête d’immortalité
mercredi 5 avril 12h30, durée 30 min
- Les jeudis du TNP
→ rencontre après spectacle,
jeudi 6 avril
- Stage de pratique théâtrale
→ accueil et découverte du spectacle,
vendredi 31 mars
→ atelier jeu,
samedi 1er avril de 14h à 17h et dimanche 2 avril de 10h à 13h,
- Passerelle Musée