Diari d’Amore
(Dialogo / Fragola e panna)

deux comédies de Natalia Ginzburg
mise en scène Nanni Moretti

  • Création - Première en France

Du au

salle Roger-Planchon

1 h 30 du mardi au samedi à 20 h sauf jeudi à 19 h 30, dimanche à 15 h 30, relâche le lundi

  • À propos

    Spectacle en italien surtitré en français

    De Nanni Moretti, on connaît le cinéma poétique et critique, servi par un sens aiguisé de l’observation psychologique et sociale.
    Le cinéaste laisse ici de côté sa caméra au profit du plateau de théâtre. Pour sa première expérience scénique, il dirige cinq comédiens et comédiennes dans deux pièces de Natalia Ginzburg. Dans Fragola e panna, écrite en 1966, un mari et sa femme, Cesare et Flaminia, vivent avec leur bonne dans une maison de campagne. Un jour où le mari est absent, une jeune femme fait irruption dans la quiétude bourgeoise : elle s’est enfuie en laissant derrière elle mari et enfant. Elle cherche Cesare dont, sans pudeur, elle dit être amoureuse… Dialogo, écrite en 1970, est une comédie autour du couple formé par Francesco et Marta. Un matin, encore au lit, ils discutent de petites choses du quotidien jusqu’à ce qu’un aveu émerge : Marta est tombée amoureuse du voisin, ami de confiance de Francesco ; ils ont prévu d’emménager ensemble.
    Dans ces scènes d’intimité domestique, la querelle cède souvent place à l’indifférence. Les petits conflits, amers, se révèlent incapables de produire de véritables changements. En dépeignant des groupes familiaux disharmonieux, l’autrice joue avec des valeurs chères à la bourgeoisie et lève le voile sur les incertitudes qui bousculent les êtres et fondent leur existence. Comment une société reste-t-elle indifférente à la vie elle-même ? Spectateurs de ces histoires, serons-nous aussi démasqués, sourds à la complexité humaine ?
    En plus de se lancer dans sa première expérience de mise en scène théâtrale, Nanni Moretti fait découvrir une grande autrice.

  • Biographies

    Nanni Moretti

    Cinéaste, il est en 1953 à Brunico, en Italie. Sa carrière cinématographique débute en 1973 avec la réalisation de deux courts-métrages Pâté de bourgeois et La Défaite. En 1976, Je suis un autarcique décrit le quotidien d’un groupe d’amis à Rome dans une chronique douce-amère du gauchisme des années 1970. Son troisième long-métrage, Sogni d’oro obtient le Grand Prix du jury à la Mostra de Venise. Il y tient le premier rôle, celui d’un metteur en scène qui part à la rencontre de son public. En 1986, il fonde sa maison de production Sacher Film et produit les œuvres de cinéastes débutants comme Mimmo Calopresti ou Daniele Luchetti. En 1994, il obtient le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour Journal intime. En 2001, à Cannes, la Palme d’or lui est attribuée pour La Chambre du fils. En 2006, il s’attaque au personnage de Berlusconi et signe une comédie désenchantée sur l’Italie contemporaine intitulée Le Caïman. En 2011, il présente Habemus Papam à Cannes avec un étonnant Michel Piccoli dans le rôle d’un pape nouvellement élu et dépressif, tandis que lui-même interprète le rôle d’un psychanalyste. En 2012, il est le président du Jury du Festival de Cannes. En 2015, il présente son nouveau film, Mia madre, portrait d’une réalisatrice en proie à des doutes créatifs et personnels. Le film est sélectionné en compétition au 68e Festival de Cannes où il reçoit le Prix du jury œcuménique pour « sa maîtrise et son exploration fine et élégante, imprégnée d’humour, de thèmes essentiels dont les différents deuils auxquels la vie nous confronte. » Il signe trois autres longs métrages : Santiago, Italia en 2018, Tre piani en 2020 et Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire), en compétition au Festival de Cannes 2023. Cette comédie dramatique met en scène Mathieu Amalric, Margherita Buy et Silvio Orlando et suit l’histoire de Giovanni, un cinéaste renommé en proie à des difficultés personnelles et professionnelles. Diari d’Amore, créé au TNP, est sa première mise en scène théâtrale.

    Natalia Ginzburg

    Née Natalia Levi, elle est une écrivaine italienne. Elle est la mère de l’historien Carlo Ginzburg. Dès 1933, elle publie dans la revue littéraire d’Antonio Carocci, Solaria, une nouvelle intitulée Les Enfants. En 1938, elle épouse Leone Ginzburg, éditeur antifasciste, journaliste et professeur d’italien. Elle le suit après sa condamnation à la relégation (confino) à Pizzoli, un petit village reculé d’Abruzzo. En 1942, parvenant à garder le contact avec le milieu antifasciste de Turin, elle publie son premier roman, La route qui va en ville, sous le pseudonyme d’Alessandra Tornimparte.
    En 1943, à la chute de Mussolini, la famille gagne clandestinement Rome. Capturé par les Allemands, Leone est assassiné en 1944, après avoir été torturé par la Gestapo. Natalia Ginzburg signe alors le poème Mémoire. En 1950, elle épouse le directeur de l’Institut italien de la Culture à Londres, et quitte l’Italie pour l’Angleterre. Commence alors une période féconde pour sa production littéraire dont les thèmes s’orientent vers la mémoire, l’enquête psychologique et la vie familiale.
    Elle publie Nos années d’hier en 1952, Valentino obtient le prix Viareggio en 1957, et en 1961 sortent chez la maison d’édition Einaudi Les voix du soir et son célèbre roman autobiographique Les mots de la tribu, grâce auquel elle obtient le prestigieux prix Strega. Dans les années 1970, elle fait paraître deux recueils d’essai : Ne me demande jamais et Vie imaginaire. Elle retourne également au roman avec Cher Michel en 1973, Famille en 1977 et La Ville et la Maison en 1984.

  • Distribution

    avec Valerio Binasco, Daria Deflorian, Alessia Giuliani, Arianna Pozzoli, Giorgia Senesi

    scénographie Sergio Tramonti
    lumière Pasquale Mari
    musique Franco Piersanti
    costumes Silvia Segoloni
    assistanat à la mise en scène Martina Badiluzzi

    directrice de production Gaia Silvestrini
    diffusion Aldo Miguel Grompone

    • Spectacle en collaboration avec l’Institut Culturel Italien de Lyon iiclione.esteri.it
    • production Compagnie Carnezzeria
    • coproduction Teatro Stabile di Torino – Teatro Nazionale ; Teatro Stabile di Napoli — Teatro Nazionale ; ERT Emilia Romagna Teatro — Teatro Nazionale ; LAC Lugano ; Châteauvallon-Liberté, scène nationale ; Théâtre National Populaire ; La Criée – Théâtre National de Marseille, Maison de la Culture de Amiens.
  • Documentations

  • Rendez-vous

    • Rencontres
      → « Le théâtre de Natalia Ginzburg », animée par Lisa Ginzburg, en collaboration avec l’Institut Culturel Italien de Lyon
      samedi 2 décembre à 17 h


      → rencontre avec l’équipe artistique après le spectacle, animée par Laetitia Dumont-Lewi
      samedi 2 décembre

    • Théâtromôme
      garderie artistique le temps du spectacle
      dimanche 3 décembre