Des images et des voix
- Centenaire
Du au
Aucune salle
- Adapté aux scolaires
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À propos
Initié dès 2020, lors du premier confinement, ce fonds dévoile en son et en images le travail de celles et ceux qui ont poursuivi le rêve de Firmin Gémier, fondateur du Théâtre National Populaire.
Construit en partenariat avec l’INA et la Maison Jean Vilar, ce programme lié au Centenaire alterne pièces et documents d’archives…
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L’arrivée du TNP à Villeurbanne
1er spectacle du TNP à Villeurbanne : « Le Massacre à Paris »
En 1972, le TNP arrive à Villeurbanne. La nouvelle salle est inaugurée par Le Massage à Paris, une tragédie de Christopher Marlowe mise en scène par Patrice Chéreau qui codirige le théâtre aux côtés de Roger Planchon et Robert Gilbert. Avec cette pièce ample et violente, qui illustre le passage sanglant d’une époque à une autre et démystifie la guerre dite « de religion » au service de la volonté de puissance, le TNP affirme sa volonté que l’économie ne dicte pas son répertoire. Le spectacle dure quatre heures, rassemble trente-trois comédiens et figurants et déclenche de multiples réactions. Le décor de Richard Peduzzi reste mythique : un bassin rempli d’eau recouvre la scène, sur laquelle les éléments du décor paraissent glisser, comme dans un rêve. Tout concourt à faire de ce spectacle un événement.
Archive © INA, Producteur, Paris : Office national de radiodiffusion télévision française (ORTF), 1972
#centenaireTNP
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Le TNP musical
Georges Wilson et Rosy Varte « Ubu roi »
L’histoire du TNP s’est toujours entrelacée à celle de la musique. Le premier directeur, Firmin Gémier, qui avait aussi pour projet de renouveler et dépoussiérer les codes de la mise en scène, intégrait déjà la musique à ses spectacles. Jean Vilar fera de la musique un élément clé de ses mises en scène, notamment grâce à sa collaboration avec le compositeur Maurice Jarre embauché comme « régisseur musical ». Jean Vilar lui confie l’accueil musical du public, ainsi que l’écriture de la musique pour une soixantaine de pièces différentes, de O’Neill à Tchekhov en passant par Shakespeare ou Goldoni. On venait ainsi au TNP tant pour entendre les grands textes du répertoire que pour écouter ses compositions, proposées également sur des 33 tours.
L’arrivée à la tête du TNP de Jean Bellorini, musicien et mélomane, renoue avec cette histoire : ses pièces mêlent comédiens et musiciens et lui-même participe pleinement à la composition musicale. Sa dernière création, Le Jeu des Ombres, est un double hommage à la musique et au théâtre, au chant du cœur et au chant des mots.
Archive © INA, Producteur, Paris : Office national de radiodiffusion télévision française (ORTF), 1960
#centenaireTNP
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Jean Vilar à propos de Gérard Philipe
Jean Vilar à propos de Gérard Philipe
Gérard Philipe rejoint l’aventure vilarienne dès 1951 en jouant dans Le Cid et Le Prince de Hombourg. Son apparition dans la Cour d’honneur du Palais des papes laissa un souvenir intense à ceux qui en furent témoins. Refusant tout engagement théâtral extérieur, il s’engage dans la troupe du TNP dont il adhère pleinement aux missions : une aventure collective sans vedettariat, marquée par la rigueur et la simplicité, au service d’un large public. Soutenu par Jean Vilar, il signe ses premières mises en scène : Nucléa d’Henri Pichette, Lorenzaccio d’Alfred de Musset et La Nouvelle Mandragore de Jean Vauthier. Parallèlement, sa carrière cinématographique connaît une dimension internationale lorsque, sous la direction de Christian-Jaque, il incarne Fanfan la Tulipe.
Symbole de toute une génération, Gérard Philipe a marqué le théâtre et le cinéma des années 1950. Il disparaît tragiquement en pleine gloire, à 37 ans, en novembre 1959. Ses dernières apparitions dans les pièces d’Alfred de Musset Les Caprices de Marianne et On ne badine pas avec l’amour ont contribué à le hisser au statut d’acteur romantique par excellence.
Vidéo à venir
Archive © INA, Producteur, Paris : Office national de radiodiffusion télévision française (ORTF), 1966
#centenaireTNP
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Le Palais de Chaillot
Jean Vilar à propos du Palais de Chaillot
Avant d’arriver à Villeurbanne en 1972, le sigle « TNP » fut d’abord parisien. En 1920, lorsque Firmin Gémier est nommé premier directeur du TNP, il se voit confier une salle des fêtes initialement construite pour l’Exposition universelle de 1878, place du Trocadéro à Paris. Firmin Gémier meurt en 1933 et le bâtiment est rasé en 1935, laissant place quelques années plus tard à l’impressionnant Palais de Chaillot, perdant au passage l’appellation de Théâtre National Populaire. En 1947, la haute fonctionnaire Jeanne Laurent offre à Jean Vilar la direction de Chaillot : il accepte et récupère ainsi le label « TNP ».
Le premier défi de Jean Vilar sera cette nouvelle salle du Palais de Chaillot : composée de 2800 places, dont 1500 au parterre, elle ressemble à un cinéma, avec un immense balcon et une scène plus large que profonde desservie par des monte-charges et un escalier roulant pour l’accès du public. Toutes ces contraintes expliquent son surnom : « le monstre ». « Faire du théâtre à Chaillot prouve que l’on peut en faire n’importe où », dira Vilar…
Archive © INA, Producteur, Paris : Office national de radiodiffusion télévision française (ORTF), 1958
#centenaireTNP
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Préparatifs du Festival d’Avignon
Toutes les équipes du TNP sont en effervescence et préparent activement les représentations dans la cour d’honneur du Festival d’Avignon.
Archive © INA, Producteur, Marseille : Office national de radiodiffusion télévision française Marseille (ORTFM), 1964
#centenaireTNP
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Jacno, un homme de caractères
Jacno, un homme de caractères
Graphiste de Jean Vilar, Marcel Jachnovitch dit « Jacno » a inventé l’identité visuelle du TNP et du Festival d’Avignon. Célèbre notamment pour son travail autour du paquet de Gauloises ou pour les parfums Revillon et Guerlain, il signe les affiches du TNP pendant près de vingt ans, crée le logo et imagine le caractère Chaillot, imitant le style pochoir. Son travail, initié dans les années 50, est toujours d’actualité… Depuis plus de 60 ans, le logo du TNP est resté intact ! Dès ses premières esquisses, son geste apparaît, empreint d’une esthétique révolutionnaire et symptomatique d’un théâtre novateur.
Étude préparatoire pour l’identité visuelle du TNP, Marcel Jacno, 1951
Alphabet du caractère Chaillot pour le TNP, Marcel Jacno
Affichettes composées avec le caractère Chaillot pour le TNP, Marcel Jacno
Essais de couleurs pour le logo du TNP, Marcel Jacno
© Jacno
Remerciements à Corine Juresco et à la Maison Jean Vilar
#centenaireTNP
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Agnès Varda 2/2
Agnès Varda
Deuxième partie
À tout juste vingt ans, Agnès Varda assiste à la naissance de deux aventures théâtrales : celle du Festival d’Avignon, alors nommé « Semaine d’Art », et celle de la troupe du TNP.
À la demande de Jean Vilar, elle est présente dès la deuxième édition du festival, en 1948. À travers ses photographies devenues célèbres, elle capte l’atmosphère frémissante et passionnée de ce double événement théâtral. De la Cour d’honneur au Palais de Chaillot, elle accompagne la troupe du TNP jusqu’en 1960. En 1954, lorsqu’elle réalise son premier film, La Pointe courte, elle recrute d’ailleurs Philippe Noiret et Silvia Monfort.
Ses photographies, qui constituent un fonds magistral, sont un témoignage unique des années Vilar. Portraits d’acteurs et d’actrices (toujours pris en dehors des représentations), répétitions, coulisses ou simples moments de vie, cette sélection met en lumière la grande variété de ses clichés.
Jeanne Moreau dans les jardins de la Cour d’honneur du Palais des papes
Jeanne Moreau
Suzanne et Valentine Schlegel préparent des éléments de décor
Bain de soleil entre deux répétitions (Jeanne Moreau, Monique Chaumette)
Gérard Philipe dans la grande cour du Palais des papes
Jean Vilar et Gérard Philipe dans la grande cour du Palais des papes (1958)
Jean Vilar et Maria Casarès, Marie Tudor (1955)
Jean Vilar et ses comédiens (1958)
La troupe au café du Coq après une représentation de Ruy Blas (1954)
La Nouvelle mandragore (1952)
© Agnès Varda – Succession Varda
#centenaireTNP
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Agnès Varda 1/2
Agnès Varda
Première partie
À tout juste vingt ans, Agnès Varda assiste à la naissance de deux aventures théâtrales : celle du Festival d’Avignon, alors nommé « Semaine d’Art », et celle de la troupe du TNP.
À la demande de Jean Vilar, elle est présente dès la deuxième édition du festival, en 1948. À travers ses photographies devenues célèbres, elle capte l’atmosphère frémissante et passionnée de ce double événement théâtral. De la Cour d’honneur au Palais de Chaillot, elle accompagne la troupe du TNP jusqu’en 1960. En 1954, lorsqu’elle réalise son premier film, La Pointe courte, elle recrute d’ailleurs Philippe Noiret et Silvia Monfort.
Ses photographies, qui constituent un fonds magistral, sont un témoignage unique des années Vilar. Portraits d’acteurs et d’actrices (toujours pris en dehors des représentations), répétitions, coulisses ou simples moments de vie, cette sélection met en lumière la grande variété de ses clichés.
Mère Courage (1959)
Jean Vilar dans sa loge, L’Avare (1952)
Jean Vilar, Richard II (1952-1953)
Gérard Philipe, Jean Vilar et Léon Gischia dans la cour du Palais des Papes (1952)
Gérard Philipe et Jean Vilar (1958)
Nucléa (1952)
Jean Vilar à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, Lorenzaccio (1958)
Le salut final, Macbeth (1954)
Lorenzaccio (1952)
Nucléa (1952)
© Agnès Varda – Succession Varda
#centenaireTNP
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Jean Vilar, acteur
Jean Vilar, acteur
Directeur du TNP de 1951 à 1963, Jean Vilar crée plus de 80 spectacles qui accueillent plus de 5 millions de spectateurs. Que ce soit sur le plateau du Théâtre de Chaillot, à Paris, ou dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, au Festival d’Avignon, il a dû composer avec des espaces scéniques gigantesques. Le plateau de Chaillot était ainsi surnommé « le monstre ».
Pour tirer parti de cette immensité, les mises en scène de Jean Vilar donnent une place centrale aux acteurs. Dans un espace très épuré, les corps se détachent, éclairés par des lumières très fortes. Selon lui, « c’est un décor où le geste du comédien doit pouvoir conserver une valeur de paraphe, où son corps doit avoir le maximum de présence. » Il va jusqu’à revendiquer un art austère, limité aux « lois pures et spartiates de la scène », et toujours au service du texte.
Entouré par une troupe d’acteurs et d’actrices animés par le même engagement théâtral, Jean Vilar est lui-même interprète de nombreux spectacles. Formé par Charles Dullin au Théâtre de l’Atelier, il gardera toujours le goût du jeu. Cette sélection de photographies donne un aperçu de l’étendue de son répertoire.
L’Avare de Molière. Jean Vilar. Paris, TNP, 1962
Dom Juan de Molière. Jean Vilar. Paris, TNP, décembre 1953
La Danse de mort (Dödsdansen), pièce d’August Strindberg. Jean Vilar. Paris, Studio des Champs-Elysées, novembre 1948
Macbeth de Shakespeare. Jean Vilar. Festival d’Avignon, juillet 1954
Jean Vilar dans La Danse de mort de Strindberg. Paris, Studio des Champs- Elysées, novembre 1948
Jean Vilar dans La Résistible ascension d’Arturo Ui de B. Brecht. Paris, TNP, novembre 1960
Le Faiseur de Balzac. Jean Vilar. Paris, TNP, février 1957
La Paix, pièce d’Aristophane. Jean Vilar. Paris, TNP, décembre 1960
Jean Vilar dans Henri IV de Pirandello. Paris, théâtre de l’Atelier, octobre 1950
Jean Vilar dans Oedipe d’André Gide. Paris, théâtre Marigny, avril 1951
© Studio Lipnitzki/Roger-Viollet
#centenaireTNP
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Maria Casarès
Maria Casarès, une force solaire (1922-1996)
émission « Une vie, une oeuvre » de France Culture
Photo de Maria Casarès accrochée dans le bureau de la Maison Maria Casarès © Salem Mostefaoui. Nos remerciements à la Maison Maria Casarès.
Née en Galice en 1922, Maria Casarès fuit la Guerre d’Espagne pour Paris en 1936. Elle entame une carrière de comédienne, et devient l’une des plus grandes tragédiennes françaises de la seconde moitié du XXe siècle. Après un bref passage à la Comédie-Française, Jean Vilar lui propose le rôle de Lady Macbeth pour le 8e Festival d’Avignon. Florence Marguier-Forsythe, biographe, commente son interprétation de la scène du somnambulisme : « L’audace, la singularité et la modernité que Maria Casarès va apporter sur le plateau du TNP, c’est qu’elle chorégraphie cette scène. (…) On a l’impression qu’elle pousse devant elle des forces invisibles. » De 1954 à 1959, Maria Casarès rejoint ainsi l’aventure de la troupe du TNP. Lorsqu’elle choisit de poursuivre sa route sur d’autres chemins, Jean Vilar lui adresse ces mots : « Nous te regretterons… Au nom de tous, je te remercie de ce que tu as fait avec nous et pour nous. »
© Radio France / France Culture
#centenaireTNP
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Jean Vilar et sa troupe 2/2
Jean Vilar et sa troupe
Deuxième partie
Ces photographies peu connues des années où Jean Vilar dirige le TNP (1951-1963) témoignent de la vitalité de ses créations. Il présente alors jusqu’à quatre spectacles par saison, avec des textes d’auteurs français ou étrangers, classiques ou contemporains. Au Festival d’Avignon, au Théâtre de Chaillot ou au Théâtre de la Cité Jardin de Suresnes, les spectateurs et spectatrices prennent plaisir à retrouver sur scène les comédiens et comédiennes de la troupe du TNP…
Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Mise en scène de Jean Vilar. Silvia Monfort et Daniel Sorano. Paris, TNP, janvier 1957
Jean Vilar s’intéresse moins à la comédie d’intrigue qu’à l’aspect social et revendicateur de la pièce de Beaumarchais. Les personnages acquièrent une profondeur nouvelle, à l’image du Figaro de Daniel Sorano : tantôt révolté, tantôt mélancolique voire rêveur… La personnalité des acteurs, choisis et dirigés par Jean Vilar, est décisive.
Jean Vilar, metteur en scène, au centre de sa troupe, dans Le Malade imaginaire de Molière. Paris, TNP, novembre 1957
Les décors et costumes du Malade imaginaire ont été réalisé par Édouard Pignon. Artiste-peintre engagé au Parti communiste, céramiste à Vallauris en compagnie de Picasso, il se lie avec Jean Vilar en 1947 et crée ses premiers décors et costumes pour Schéhérazade de Jules Supervielle, au Festival d’Avignon de 1948. Il collabore ensuite régulièrement avec Jean Vilar, au Festival d’Avignon et pour le TNP.
Le Malade imaginaire de Molière. Daniel Sorano et Zanie Campan. Paris, TNP, novembre 1957
Daniel Sorano rejoint la troupe du TNP en 1952, avec le rôle de La Flèche dans L’Avare. Acteur moliéresque très apprécié, il interprète l’année suivante Sganarelle dans Dom Juan et Monsieur Robert dans Le Médecin malgré lui. Jean Vilar lui confie ensuite la mise en scène de L’Étourdi, où il joue Mascarille, puis du Malade imaginaire, où il joue Argan. Jean Vilar disait : « J’ai appris de lui comment on jouait Molière. »
Répétition d’Ubu roi d’Alfred Jarry. Jean Vilar, metteur en scène, Christiane Minazzoli et Yves Gasc. Paris, TNP, mars 1958
Jean Vilar propose une mise en scène très musicale, avec des chansons de style populaire, des parties chorales, et de nombreux instruments, comme l’orgue de barbarie de Léo Noël. Il utilise également la musique enregistrée de l’orgue de Saint-Eustache. Certains spectateurs pensaient entendre celui de Chaillot, caché derrière le décor… L’un d’eux témoigne : « La musique, voyez-vous bien, elle est comme la moutarde de Dijon, excellente et un peu forte. Ceux qui ont les oreilles sensibles en sont un tantinet abasourdis. »
Ubu roi d’Alfred Jarry. Mise en scène de Jean Vilar. Georges Wilson et Rosy Varte. Paris, TNP, mars 1958
L’écrivain Paul Fournel, qui a vu le spectacle à l’âge de huit ans, témoigne : « Mon père m’a amené au TNP où on donnait Ubu. C’était la mise en scène de Jean Vilar, c’était avec Georges Wilson, c’était Rosy Varte qui faisait la Mère Ubu, ce n’était donc vraiment pas n’importe quoi. Imaginez ce qu’est pour un môme, qui arrive comme ça, qui rentre dans la salle du TNP qui est tout de même une scène énorme, énorme, avec une sensation de volume de cette salle qui est gigantesque, gigantesque, et je me retrouve là, assis, tout petit dans ce théâtre, et je vois arriver ce gros bonhomme et cette bonne femme acariâtre, et qui se mettent à hurler “Merdre !” comme des fous… Ça a été pour moi une sorte de révélation. »
Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset. Gérard Philipe. Paris, TNP, novembre 1958
Après Lorenzaccio en 1952, Gérard Philipe retrouve Alfred de Musset en 1958, avec le rôle d’Octave dans Les Caprices de Marianne. Figure de proue de la troupe de Jean Vilar, sa dernière apparition au théâtre sera également sous l’égide d’Alfred de Musset, avec le rôle de Perdican dans On ne badine pas avec l’amour, en février 1959.
Jean Vilar lui rend ainsi hommage : « Il reste à jamais gravé dans notre mémoire. Travailleur acharné, travailleur secret, travailleur méthodique, il se méfiait cependant de ses dons qui étaient ceux de la grâce. Il reste un des plus purs visages de notre métier. Il était loyal. Cela aussi, comment l’oublier ? Il était fidèle. Fidèle à ses engagements du premier jour. Quoi qu’il advînt. Quoi qu’il advienne. Cette fidélité de lui à nous, de nous à lui, seule la mort pouvait la rompre. Elle l’a fait. Cependant, il nous faut continuer, c’est une loi de notre métier et ce sera le meilleur hommage à sa mémoire. »
© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
#centenaireTNP
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Jean Vilar et sa troupe 1/2
Jean Vilar et sa troupe
Première partie
Ces photographies peu connues des années où Jean Vilar dirige le TNP (1951-1963) témoignent de la vitalité de ses créations. Il présente alors jusqu’à quatre spectacles par saison, avec des textes d’auteurs français ou étrangers, classiques ou contemporains. Au Festival d’Avignon, au Théâtre de Chaillot ou au Théâtre de la Cité Jardin de Suresnes, les spectateurs et spectatrices prennent plaisir à retrouver sur scène les comédiens et comédiennes de la troupe du TNP…
Maria Casarès, Monique Chaumette, Jean Vilar et Georges Lycan. Festival d’Avignon, juillet 1954
En 1954, pour le 8e festival d’Avignon, la troupe du TNP donne Macbeth dans la Cour d’Honneur. La malédiction de « la pièce écossaise » semble s’abattre sur Jean Vilar, qui tient le rôle-titre. En crise d’ulcération stomacale, il n’a pas le temps d’apprendre son texte… Des souffleurs et des antisèches sont mis à sa disposition, mais la supercherie ne passe pas inaperçue. La pièce est assez mal accueillie, mais la critique salue l’épuisement d’un homme qui se consacre tout à la fois au jeu, à la mise en scène et à la direction d’un théâtre.
Macbeth de Shakespeare. Jean Vilar. Paris, TNP, janvier 1955
C’est durant les années Vilar que s’invente le « style TNP », dépouillé, fait de solennité, de simplicité et de lisibilité. Jean Vilar s’entoure toujours de peintres, qui réalisent décors et costumes de ses mises en scène. Mario Prassinos, peintre majeur du XXe siècle, collabore ainsi à plusieurs reprises sur les créations du TNP. Il crée les décors et les costumes de Macbeth, et donne une allure inédite aux trois célèbres sorcières.
Macbeth de Shakespeare. Jean Vilar. Paris, TNP, janvier 1955
Jean Vilar fait du personnage de Macbeth la clé de voûte du drame, qu’il interprète avec force et âpreté. De 1954 à 1959, le personnage de Macbeth change trois fois de visage. Après avoir été joué par Jean Vilar, Alain Cuny reprend le rôle en 1956, qui est ensuite interprété à la télévision par Daniel Sorano en 1959. Quant à Lady Macbeth, elle gardera toujours les traits de Maria Casarès.
Le Triomphe de l’amour de Marivaux. Daniel Sorano. Paris, TNP, janvier 1956
Jean Vilar remet Le Triomphe de l’amour au goût du jour, avec Maria Casarès dans le rôle de Léonide et Daniel Sorano dans le rôle de Figaro. Depuis, la pièce de Marivaux a retrouvé l’attrait des metteurs en scène. Elle a notamment intéressé Antoine Vitez, qui la met en scène au Piccolo Teatro de Milan en 1985, ou encore Roger Planchon qui la présente à Villeurbanne en 1996.
Le Triomphe de l’amour de Marivaux. Jean Vilar et Maria Casarès. Paris, TNP, 1956
Marivaux fait de Léonide, son personnage féminin principal, la meneuse d’un grand jeu de travestissement. Toute la pièce repose sur le rapport trouble qui s’installe entre hommes et femmes… Jean Vilar s’en empare pour y répandre la vie et la joie. Maria Casarès, espiègle et malicieuse, triomphe.
Jean Vilar dans La Paix, d’Aristophane. Paris, TNP, décembre 1961
Perché sur cette machinerie voyante, ainsi que le voulait Aristophane, Jean Vilar joue Trygée, un vigneron qui monte au ciel à dos de scarabée pour implorer la paix entre Athènes et Sparte. En 1961, alors que la guerre d’Algérie explose, la pièce devient l’expression d’une protestation civique. Jean Vilar déclare en la présentant : « C’est le propre des chefs-d’œuvre qui jalonnent l’histoire du Théâtre que de coïncider, à un moment ou l’autre, avec les nouvelles du jour. »
© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
#centenaireTNP
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Henri IV
Henri IV
de Luigi Pirandello
mise en scène pour la télévision Claude Barma
(1961)Couverture du « Cahier d’information » gratuit remis aux spectateurs du TNP lors des représentations d’Henri IV au Palais de Chaillot en décembre 1957 (Photo : Jean Vilar © Agnès Varda – Fonds Jean Vilar – Association Jean Vilar). Nos remerciements à la Maison Jean Vilar.
La pièce de Luigi Pirandello, écrite en 1921, est ici mise en scène par Claude Barma dans les studios de la télévision et interprétée par la troupe du TNP, dont c’est le premier spectacle diffusé sur le petit écran.
Cet Henri IV ne dirige nul empire, il est notre contemporain, un homme sans nom, victime d’une chute à cheval et, depuis lors, aliéné. Il croit être Henri IV, empereur du Saint-Empire romain germanique, protagoniste central de l’histoire médiévale. Son entourage se prête à sa folie et des acteurs jouent sa Cour. Jusqu’au moment où Henri IV déclare qu’il est guéri depuis plusieurs années…
Archive © INA Producteur : Radiodiffusion Télévision Française (RTF), Paris, 1961
Avec : Jean Vilar (Henri IV), Germaine Montero (marquise Mathilde Spina), Christiane Minazzoli (Frida), Jean Topart (Baron Tito Belcredi), Jacques Lalande (Carlo di Nolli), Jean-Paul Moulinot (Dionisio Génoni), Jean-François Rémi (Ariald), Dominique Paturel (Landolf), Maurice Coussonneau (Ordulf), Guy Saint-Jean (Berthold), René Alone (Giovanni), Jacques Mignot (1er homme d’armes), Bernard Gauthier (2ème homme d’armes)
#centenaireTNP
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Le TNP à Montréal
Le TNP à Montréal
reportage vidéo de Georges Delanoë
(1958)À l’automne 1958, le TNP effectue une grande tournée en Amérique du Nord. La troupe menée par Jean Vilar donne une série de représentations à Québec, Montréal et Ottawa avant de rejoindre New-York. Le programme est dense, avec quatre spectacles à l’affiche : Lorenzaccio, Marie Tudor, Le Triomphe de l’amour et Le Cid. Dans ce reportage, on aperçoit les cartons encombrant les coulisses, les techniciens et les régisseurs qui s’affairent, Jean Vilar dirigeant des scènes de Marie Tudor, Maurice Jarre qui supervise l’interprétation musicale, ou encore Monique Chaumette et Maria Casarès en répétition. Un aperçu plaisant de la vie de tournée et de la renommée internationale de la troupe du TNP !
Archive © INA Reportage de Georges Delanoë, du Service International de Radio-Canada
Producteur : Radiodiffusion Télévision Française (RTF), Paris, 1958.
#centenaireTNP
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Marie Tudor
Marie Tudor – retransmission audio
de Victor Hugo
mise en scène Jean Vilar
(1955, Théâtre du Palais de Chaillot)Couverture du « Cahier d’information » gratuit remis aux spectateurs du TNP lors des représentations de Marie Tudor à la Cour d’honneur pour le XIIe Festival d’Avignon en 1958
Photo : Maria Casarès © Agnès Varda – Fonds Jean Vilar – Association Jean Vilar. Nos remerciements à la Maison Jean Vilar.Nous sommes à Londres, en 1553. Marie Tudor, reine catholique d’Angleterre, est amoureuse d’un imposteur, Fabiano Fabiani. Simon Renard complote pour faire abattre ce parvenu et épouser la reine. De son côté, Fabiano séduit Jane, une jeune orpheline élevée par l’ouvrier-ciseleur Gilbert, qui s’apprête à l’épouser. Or, Jane est la fille héritière de lord Talbot, décapité sous Henri VIII. Gilbert, qui ne pense qu’à se venger, offre sa vie à Simon Renard et jure de tuer Fabiano. Mais celui-ci commet un meurtre donc il accuse Gilbert… De complots en révoltes, la reine est tiraillée par les cris du peuple, les intérêts des nobles, et son cœur.
En 1955, quand Jean Vilar monte Marie Tudor pour la 9e édition du Festival d’Avignon, cela fait quatre-vingt-un ans que la pièce n’avait pas été jouée… Pour Vilar, Hugo est plus qu’un grand écrivain, il est le père du théâtre populaire : « Je voudrais écrire sur le fronton de mon théâtre populaire non pas : Vive Molière ou Shakespeare, mais : Vive Victor Hugo ! » (Libération, 7 novembre 1955).
Archive © INA, enregistrement pour la RTF (radiodiffusion française) du 30 octobre 1955 au Palais de Chaillot, par la troupe du TNP, une émission de Philippe Dechartre.
Avec : Maria Casarès (Marie), Monique Chaumette (Jane), Georges Wilson (Gilbert), Roger Mollien (Fabiano Fabiani), Philippe Noiret (Simon Renard), Daniel Sorano (Joshua) ; Jean-Paul Moulinot (un Juif), Lucien Arnaud (Lord Clinton), Jean-Pierre Darras (Lord Chandos), Jean Topart (Lord Montagu), Georges Riquier (Maître Eneas), Jean Winckler (Lord Gardiner), Maurice Coussonneau (un geôlier), Georges Lycan (le bourreau), André Schlesser (premier serviteur de scène), Marcel Bonnaud (deuxième serviteur de scène).
#centenaireTNP
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Lorenzaccio
Lorenzaccio
de Alfred de Musset
mise en scène Gérard Philipe
(1953, Théâtre du Palais de Chaillot)Couverture du « Cahier d’information » gratuit remis aux spectateurs du TNP lors de la reprise de Lorenzaccio à la Cour d’honneur pour le XIIe Festival d’Avignon en 1958
Photo : Gérard Philipe © Agnès Varda – Fonds Jean Vilar – Association Jean Vilar. Nos remerciements à la Maison Jean Vilar.En 1952, la pièce Lorenzaccio entre au répertoire du TNP. C’est un événement. Gérard Philipe, jeune premier idéal, s’empare du rôle-titre longtemps réservé aux femmes. Le spectacle, créé dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes au Festival d’Avignon, fait date dans l’histoire du théâtre. Jean Vilar est bel et bien à l’origine du spectacle, mais en raison d’une intervention chirurgicale, il confie la mise en scène à Gérard Philipe lui-même.
La pièce scrute les coulisses du pouvoir et les dissensions politiques qui agitent l’Italie du XVIe siècle. Lorenzo, un jeune idéaliste, veut renverser son cousin Alexandre de Médicis, qui règne en tyran sur Florence, pour restaurer un régime républicain…
Archive © INA, enregistrement pour la RTF (radiodiffusion française) du 19 mars 1953 au Palais de Chaillot, par la troupe du TNP, une émission de Philippe Dechartre.
Avec : Gérard Philipe (Lorenzo de Médicis), Daniel Ivernel (le Duc Alexandre), Jean Vilar (le Cardinal Cibo), Jean Deschamps (Philippe Strozzi), Monique Chaumette (la Marquise Cibo), Françoise Spira (Catherine Ginori), Lucienne Lemarchand (Marie Soderini).
Et, par ordre d’entrée en scène : André Schlesser, Charles Denner, Étienne De Swarte, Daniel Sorano, Jean-Paul Moulinot, François Lebovitz, Claude Roire, Jacques Le Marquet, Lucien Arnaud, Zanie Campan, Georges Riquier, Laurence Constant, Jacques Amyriam, Maurice Coussoneau, Christiane Minazzoli, Jacques Dasque, René Belloc, Guy Provost, Jean Leuvrais, Jean-Pierre Darras, Roger Mollien, Pierre Hattet, Georges Wilson et Gérard Moiny.
#centenaireTNP